Titre de la méta-analyse

Les insectes, autres que les abeilles, tiennent un rôle important dans la pollinisation des systèmes cultivés

Introduction à la méta-analyse

Nous avons ici une méta-analyse de 39 études réalisées sur champs cultivés, traitant du service de pollinisation apporté par trois types de pollinisateurs : Apis mellifera, autres abeilles et les "Non-bees". La définition de ce dernier comprend les mouches, coléoptères, papillons, guêpes, fourmis, oiseaux, chauve-souris, et autres. Les "non bees" sont de moins bon pollinisateurs lorsqu'ils visitent une fleur, mais ils en visitent un nombre plus important que les abeilles. On se pose alors la question si le service rendu à la plante pollinisée est plus ou moins important lorsque sa pollinisation est assurée par un "non bee".

Expériences de la méta-analyse

Regroupement des données de 39 études réalisées sur 5 continents. Elles sont issues de 480 champs échantillonnés dans 17 productions agricoles différentes. Les études sélectionnées comparent toutes le service de pollinisation d'abeilles vs. des "non-abeilles".
On compare trois types de pollinisateurs : Apis mellifera, les autres abeilles et les "Non-bees".
Pour chaque groupe on regarde la fréquence de visite, l'efficacité de la visite (i.e. le nombre de grain de pollen laissé sur le stigmate ou la formation d'un fruit après une seule visite), la proportion de fruit formés en fonction du nombre de visites effectuées, l'impact de la végétation (naturelle ou semi-naturelle) sur le comportement de pollinisation.

Résultats de la méta-analyse

Lorsqu’un « non-bee » visite une fleur, il va être un moins bon pollinisateur qu’une abeille, en revanche, il va visiter beaucoup plus de fleurs que cette dernière. La qualité du service rendu, par l’un ou l’autre type de pollinisateurs, est donc estimée comme similaire. Cependant, les « non-bees » apportent un service unique en augmentant significativement le nombre de fruits produits par une plante visitée, ceci indépendamment du nombre de visites réalisées par une abeille. A ceci s’ajoute que les insectes « non-bees » sont généralement moins impactés par une isolation de végétation naturelle/semi-naturelle que les abeilles.Apis mellifera, par contre, ne semble pas affectée par ce type d’isolation.

Rigueur de la méta-analyse

L'article est supporté par un grand nombre de chercheurs émérites et cumule plus de 300 citations en l'espace de 3 ans.
Cette étude comprend des données dans lesquelles on compare les abeilles aux "non-abeilles" en sachant que les premières sont beaucoup plus représentées en terme de nombre d'individus dans certains champs. De plus, la localité du champs ainsi que le type de culture ont un fort effet sur le type de pollinisateur qui va visiter le champs. Ainsi, on observe des champs avec un pollinisateur quasi-exclusif. La comparaison avec les quelques autres pollinisateurs paraît alors maladroite, car une espèce peu présente, même si meilleure pollinisatrice, va avoir un impact moindre qu'une espèce fortement présente mais moins bonne pollinisatrice.

Ce que cette méta-analyse apporte au débat

Ici, on prend en compte le service rendu par les pollinisateurs autres que les abeilles dans la pollinisation des surfaces agricoles cultivées. On nous montre que les organismes autres que les abeilles sont souvent sous-estimés quant à leur rôle dans la pollinisation des cultures. Il sous entend même que les "non bees" ont un rôle aussi voir plus important que les abeilles.

Publiée il y a environ 5 ans par C. Moulin.
Dernière modification il y a environ 5 ans.
Méta-analyse : Non-bee insects are important contributors to global crop pollination
  • 1
  • Auteurs
    Romina Rader, Ignasi Bartomeus, Lucas A. Garibaldi, Michael P. D. Garratt, Brad G. Howlett, Rachael Winfree, Saul A. Cunningham, Margaret M. Mayfield, Anthony D. Arthur, Georg K. S. Andersson, Riccardo Bommarco, Claire Brittain, Luísa G. Carvalheiro, Natacha P. Chacoff, Martin H. Entling, Benjamin Foully, Breno M. Freitas, Barbara Gemmill-Herren, Jaboury Ghazoul, Sean R. Griffin, Caroline L. Gross, Lina Herbertsson, Felix Herzog, Juliana Hipólito, Sue Jaggar, Frank Jauker, Alexandra-Maria Klein, David Kleijn, Smitha Krishnan, Camila Q. Lemos, Sandra A. M. Lindström, Yael Mandelik, Victor M. Monteiro, Warrick Nelson, Lovisa Nilsson, David E. Pattemore, Natália de O. Pereira, Gideon Pisanty, Simon G. Potts, Menno Reemer, Maj Rundlöf, Cory S. Sheffield, Jeroen Scheper, Christof Schüepp, Henrik G. Smith, Dara A. Stanley, Jane C. Stout, Hajnalka Szentgyörgyi, Hisatomo Taki, Carlos H. Vergara, Blandina F. Viana, and Michal Woyciechowski
  • Année de publication
    2016
  • Journal
    PNAS
  • Abstract (dans sa langue originale)

    Wild and managed bees are well documented as effective pollinators of global crops of economic importance. However, the contributions by pollinators other than bees have been little explored despite their potential to contribute to crop production and stability in the face of environmental change. Non-bee pollinators include flies, beetles, moths, butterflies, wasps, ants, birds, and bats, among others. Here we focus on non-bee insects and synthesize 39 field studies from five continents that directly measured the crop pollination services provided by non-bees, honey bees, and other bees to compare the relative contributions of these taxa. Non-bees performed 25–50% of the total number of flower visits. Although non-bees were less effective pollinators than bees per flower visit, they made more visits; thus these two factors compensated for each other, resulting in pollination services rendered by non-bees that were similar to those provided by bees. In the subset of studies that measured fruit set, fruit set increased with non-bee insect visits independently of bee visitation rates, indicating that non-bee insects provide a unique benefit that is not provided by bees. We also show that non-bee insects are not as reliant as bees on the presence of remnant natural or seminatural habitat in the surrounding landscape. These results strongly suggest that non-bee insect pollinators play a significant role in global crop production and respond differently than bees to landscape structure, probably making their crop pollination services more robust to changes in land use. Non-bee insects provide a valuable service and provide potential insurance against bee population declines.

  • Identifiant unique
    https://doi.org/10.1073/pnas.1517092112
  • Accès libre
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  • Apparait dans la controverse
    Le rôle de l’espèce domestiquée Apis mellifera dans la pollinisation des cultures est-il surestimé par rapport à celui des espèces sauvages ?
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  • Le rôle de l’espèce domestiquée Apis mellifera dans la pollinisation des cultures est-il surestimé par rapport à celui des espèces sauvages ? Oui ou Non
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