Les Odonates entrent dans le débat sur la crise de biodiversité : la première évaluation d'un groupe d'insectes
La perte de biodiversité actuelle est le sujet qui domine actuellement dans les publications scientifiques, mais peu de données sont disponibles sur le sujet. Seuls trois groupes de vertébrés sont utilisés principalement pour les mesures de conservation, alors que la plus grande perte de biodiversité devrait concerner les invertébrés, dont les statuts de conservation et les réponses aux menaces anthropiques sont peu connus.
Dans cette étude, on s'intéresse aux Odonates car elles sont présentes et abondantes partout dans le monde. Se développant dans deux milieux (aquatique au stade larvaire et aérien une fois adultes), elle sont de de bons indicateurs des changements de l'environnement.
1500 (26,5%) des 5680 espèces d'Odonates recensées sont utilisées pour l'évaluation de leur état de conservation. Cet échantillon est représentatif du groupe des Odonates aux niveaux taxonomique et géographique. Les Catégories et Critères de la Liste Rouge de l'UICN sont utilisés pour déterminer le niveau de menace pour chaque espèce.
De plus, les cartes de distribution de chaque espèce sont créées. La richesse en espèces menacées par rapport à la richesse spécifique est calculée pour chaque zone. Le nombre d'espèce par type d'habitat est également analysé.
Une espèce d'Odonate sur 10 est menacée (CR, EN ou VU). On ne possède pas assez de données pour 35% des espèces. 60% de la diversité en Odonates se situe dans les zones tropicales. Par conséquent, la plupart des espèces menacées sont également dans cette zone. La moitié des Odonates ne sont pas menacées (LC), dont la plupart se situe en zone Néarctique.
La majorité des espèces sont associées à des milieux lotiques (eaux courantes) et aux forêts. Les espèces de milieux lotiques sont plus menacées que celles de milieux lentiques (eaux stagnantes).
Le pourcentage d'Odonates menacées est faible comparé aux amphibiens et mammifères, mais le taxon est moins bien étudié. Le plus grand nombre d'espèces menacées dans la zone tropicale s'explique par leur endémisme.
Les capacités d'adaptation et de dipersion des Odonates peuvent expliquer le faible pourcentage d'espèces menacées.
Les Odonates comportent assez peu d'espèces, bien que beaucoup soient encore peu étudiées. Elles possèdent une capacité de dispersion très forte, ce qui les rend moins sensibles aux menaces anthropiques et aux changements environnementaux, et donc moins représentatives de la perte de biodiversité.
10% des espèces d'Odonates sont menacées (oiseaux = 12%). C'est la première évaluation de la crise de biodiversité sur les invertébrés. Cela indique qu'ils sont eux aussi menacés.