Titre de l'article

Un pesticide couramment utilisé diminue la survie et la capacité à butiner des abeilles domestiques.

Introduction à l'article

La disparition des colonies d'abeille est un phénomène pouvant être dû à divers facteurs comme la présence de parasites, la présence de prédateur, le réchauffement climatique, ou l'utilisation de pesticides. Les néonicotinoides sont des insecticides qui peuvent être toxiques à une certaine dose pour les abeilles. Cependant, les doses présentent en champs sont moins importante que la dose léthale. Mais un certain nombre d’expériences montrent des effets sublétaux des néonicotinoïdes sur le comportement des abeilles. Dans cette étude, les auteurs se proposent de mesurer l’effet d’une exposition subléthale au thiamethoxame sur la mortalité des abeilles par non-retour à la ruche.

Expériences de l'article

Pour quantifier l'effet d'une exposition subléthale au thiamethoxame sur la mortalité des abeille, les auteurs utilisent un dispositif de radio-identification ( ou RFID pour radio-frequency identification). Ce dispositif consiste en une puce placée sur les abeilles qui peut être lu à l'entrée d'une ruche équipée d'un dispositif de lecture, ainsi, les abeilles rentrant et sortant de la ruche peuvent être identifiées. Les auteurs marquent ensuite des abeilles ayant reçu une dose sub-léthale (1.34ng) de thiamethoxame ou ayant reçu un placebo avec un dispositif de radio-identification. Les auteurs lachent ensuite les différentes abeilles à 1km de la ruchent et déterminent le taux d'abeilles retournant à la ruche. Les auteurs utilisent ensuite ces données pour modéliser l’évolution d’une population d’abeille d’une ruche en contact avec du thiomethaxame en quantité sub-léthale.

Résultats de l'article

En quantifiant le taux de retour à la ruche des abeilles traitées avec du thiamethoxane ou avec un placébo, les auteurs remarquent que les abeilles traités sont moins susceptibles de retourner à la ruche si elles ont ingéré une dose sub-léthale de thiamethoxane. En effet, le taux de retour à la ruche peut diminuer de 10.2% après ingestion de thiomethoxane en quantité sub-léthale (voir figure). Cette différence est statistiquement significative et suggère, du point de vue de la ruche, une plus grande mortalité des abeilles qui ne peuvent pas retrouver leur chemin jusqu’à la ruche.
Les auteurs utilisent ensuite cette donnée pour modéliser l’évolution d’une poppulation d’abeille dans un ruche exposée au thiomethoxame en quantité sub-léthale. D’après les simulations informatique des auteurs, l’augmentation de la mortalité induite par le thiamethoxame en quantité sub-léthale pourrait conduire au déclin d’une population d’abeille dans une ruche.

Rigueur de l'article

Cet article est critiquable sur de nombreux point. Dans cette expérience, les abeilles ingèrent une dose de pesticide de manière aigue alors que dans les champs, les abeilles ingèrent des pesticides de manière sub-chronique. Autrement dit, dans cette expérience, les abeilles ingèrent une certaine dose de pesticide en une fois alors que normalement elles ingèrent cette dose en plusieurs fois.
De plus, la dose de pesticide utilisée est trop élevée d’après certains auteurs.
Aussi, la simulation informatique réalisée par les auteurs est critiquable étant donné qu’ils ne prenant pas en compte tous les paramètres permettant de modéliser une population d’abeille. Par exemple, ils ne prennent pas en compte la production de nouvelles abeilles ouvrières.
Enfin, cette simulation n’est pas une expérience en champs, il faudrait réaliser une expérience en champs et non pas une simulation pour savoir si une exposition au thiomethaxame peut entrainer le déclin d’une colonie d’abeille.

Ce que cet article apporte au débat

Cet article montre qu’une ingestion de thiomethoxame en quantité sub-léthale et de manière aigue peut entrainer une désorientation des abeilles ce qui conduit à un moindre retour de ces dernières à la ruche et donc au final à une plus grande mortalité. Pour confirmer cet effet observé, il faudrait réaliser des expériences en champs.

Figure
Légende :

Probabilité de retour à la ruche des abeilles. La proportion d’abeilles retournant à la ruche est quantifiée au cours du temps en utilisant un système RFID. La courbe rouge représente le groupe à traité avec du thiomethaxane et la courbe bleu représente le groupe contrôle.

Publiée il y a presque 4 ans par T. Prévitali.
Dernière modification il y a presque 4 ans.
Article : A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees
  • 1
  • Auteurs
    M. Henry, M. Beguin, F. Requier, O. Rollin, J.-F. Odoux, P. Aupinel, J. Aptel, S. Tchamitchian, A. Decourtye
  • Année de publication
    2012
  • Journal
    Science
  • Abstract (dans sa langue originale)

    Nonlethal exposure of honey bees to thiamethoxam (neonicotinoid systemic pesticide) causes high
    mortality due to homing failure at levels that could put a colony at risk of collapse. Simulated
    exposure events on free-ranging foragers labeled with a radio-frequency identification tag suggest
    that homing is impaired by thiamethoxam intoxication. These experiments offer new insights
    into the consequences of common neonicotinoid pesticides used worldwide.

  • Identifiant unique
    10.1126/science.1215039
  • Accès libre
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  • Apparait dans la controverse
    L'utilisation des néonicotinoïdes a-t-elle un impact sur les populations d'insectes pollinisateurs ?
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