L’enrobage de semences avec des néonicotinoïdes impact négativement les abeilles sauvages
Un déclin des insectes pollinisateurs a été constaté depuis quelques années. Les insecticides sont des substances suspectées d’être en partie responsable du déclin des pollinisateurs. Parmi l’ensemble des insecticides, les néonicotinoïdes sont particulièrement suspectés. Un certain nombre d’études s’intéressent aux impacts des néonicotinoïdes sur les population d’abeilles domestiques ou de bourdon. Cependant, l’impact des néonicotinoïdes est peu étudié chez les abeilles sauvages. Ici, les auteurs se proposent d’étudier l’effet des néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences de colza sur les populations de bourdon, d’abeilles domestiques et d’abeilles sauvage.
Dans cette expérience, les auteurs évaluent l’impact d’un produit commercial nommé Elado (produit contenant entre autres de la clothianidine) appliqué sur des semences de colza. Les auteurs étudient 16 zones séparées par au moins 4 km. 8 de ces zones possèdent un champ traité au néonicotinoïde et 8 zones constituent le contrôle. Les champs ont des superficies de 8.9ha en moyenne. 6 ruches de bourdon, 6 ruches d’abeilles domestiques et 3 nids d’abeilles sauvages sont placés à proximité de chaque champ. La densité des populations d’abeilles sauvage (nombre moyen d’abeille observé sur 467 m2), leur capacité à former des nids ainsi que la quantité de cocons de bourdons et le nombre d’adultes par colonies d’abeilles domestique sont ensuite analysés.
Les auteurs montrent que la densité d’abeille sauvage ainsi que leur capacité à former des nids sont plus faible dans les zones traités avec des néonicotinoïdes que dans les zones non traitées. De plus, le nombre de cocons (de reine ou de travailleurs) présents dans les colonies de bourdons est plus faible dans les champs traités comparativement au contrôle. Toutes ces différences sont statistiquement significatives. Cependant, aucune différence statistiquement significative n’est observée entre les populations d’abeille domestique.
Cet article présente une expérience réalisée en champs sur diverses zones géographiques. Ils peuvent donc réaliser une analyse statistique ce qui contraste avec d’autres études en champs. Même si 16 champs représentent un faible échantillon, plusieurs ruches ou nids sont placés par champs ce qui confère une certaine robustesse statistique. Cependant, les auteurs ne montrent pas que les 16 zones choisies sont similaires. De plus, certaines ont un champ de colza à moins de 1 km ce qui peut permettre aux insectes des champs traités de butiner des fleurs non traités.
Cet article est le premier à montrer un impact négatif des néonicotinoïdes dans une étude en champs sur des abeilles sauvage. Cet impact est également observé chez le bourdon mais n’est pas observé chez les abeilles domestiques.
Wild bee declines have been ascribed in part to neonicotinoid insecticides. While short-term laboratory studies on commercially bred species (principally honeybees and bumblebees) have identified sub-lethal effects, there is no strong evidence linking these insecticides to losses of the majority of wild bee species. We relate 18 years of UK national wild bee distribution data for 62 species to amounts of neonicotinoid use in oilseed rape. Using a multi-species dynamic Bayesian occupancy analysis, we find evidence of increased population extinction rates in response to neonicotinoid seed treatment use on oilseed rape. Species foraging on oilseed rape benefit from the cover of this crop, but were on average three times more negatively affected by exposure to neonicotinoids than non-crop foragers. Our results suggest that sub-lethal effects of neonicotinoids could scale up to cause losses of bee biodiversity. Restrictions on neonicotinoid use may reduce population declines.