L’exposition simultanée à plusieurs pesticides affecte grandement les bourdons à l’échelle de l’individu et de la ruche
Les études de l’effet des pesticides sur les insectes pollinisateurs se focalisent sur les abeilles. Cependant, les bourdons sont des pollinisateurs importants. De plus, ils sont relativement faciles à étudier car les colonies de bourdons comportent moins d’individus que les ruches d’abeilles. Cette étude se propose d’étudier l’effet de deux néonicotinoïdes utilisés de manière simultanée ou séparémentsur les bourdons dans des conditions semi-champ.
Les auteurs analysent 40 colonies de bourdons. 10 de ces colonies sont exposées à de la clothianidine, 10 sont exposées à de l’imidaclopride, 10 sont exposées aux deux pesticides simultanément et 10 ne sont pas exposées. Les ruches sont toutes localisées dans le laboratoire mais les bourdons peuvent butiner dans l'environnement. Les bourdons ont à disposition une solution nutritive composée de saccharose. L’administration de pesticide se fait en ajoutant une certaine concentration en imidaclopride dans cette solution nutritive (10 particules par milliard) ou en pulvérisant une solution contenant de la clothianidine sur la zone où se situe la zone nutritive (pulvérisation d’environ 0.7 mL de solution à 38 particules par million de clothianidine).
Les bourdons traités avec de l’imidaclopride voient la plupart de leurs caractéristiques individuelles affectées. Par exemple, la quantité moyenne de pollen collectée par les bourdons traités diminue ce qui suggère une moindre efficacité de pollinisation. De plus un certain nombre de caractéristiques des ruches sont affectées. Par exemple, les ruches traitées perdent plus d’abeilles travailleuses mais en produisent également plus. On peut supposer que l’exposition à l’imidaclopride entraîne une certaine mortalité des bourdons mais que cette mortalité est compensée par une plus grande production d’abeille. On peut toutefois se demander si ce phénomène ne peut pas entraîner un épuisement de la ruche sur le long terme. Aussi, on remarque que l’exposition à deux pesticides peut avoir des effets qui ne sont pas observés lorsqu’un seul des pesticides est utilisé, c’est le cas par exemple du nombre de colonies n’ayant pas survécu (cf figure).
Dans cette étude, et comme dans toutes les études en condition semi-champ, les bourdons sont exposés aux pesticides de manière artificielle, on ne peut donc pas être certain que ces résultats seraient observés dans des études en champs. Aussi, on ne peut pas exactement savoir la dose de pesticide moyenne ingéré par les bourdons. Cependant, les observations des auteurs sont toutes basées sur des différences statistiquement significatives.
Cette étude permet de montrer que les bourdons peuvent aussi être affectés par les néonicotinoïdes. De plus, on remarque qu’une exposition à une combinaison de pesticides peut avoir des effets qui ne sont pas observés lorsque les pesticides sont utilisés séparément.
Reported widespread declines of wild and managed insect pollinators have serious consequences for global ecosystem services and agricultural production1–3. Bees contribute approximately 80% of insect pollination, so it is important to understand and mitigate the causes of current declines in bee populations 4–6. Recent studies have implicated the role of pesticides in these declines, as exposure to these chemicals has been associated with changes in bee behaviour7– 11 and reductions in colony queen production12. However, the key link between changes in individual behaviour and the consequent impact at the colony level has not been shown. Social bee colonies depend on the collective performance of many individual workers. Thus, although field-level pesticide concentrations can have subtle or sublethal effects at the individual level8, it is not known whether bee societies can buffer such effects or whether it results in a severe cumulative effect at the colony level. Furthermore, widespread agricultural intensification means that bees are exposed to numerous pesticides when foraging13–15, yet the possible combinatorial effects of pesticide exposure have rarely been investigated16,17. Here we show that chronic exposure of bumblebees to two pesticides (neonicotinoid and pyrethroid) at concentrations that could approximate field-level exposure impairs natural foraging behaviour and increases worker mortality leading to significant reductions in brood development and colony success. We found that worker foraging performance, particularly pollen collecting efficiency, was significantly reduced with observed knock-on effects for forager recruitment, worker losses and overall worker productivity. Moreover, we provide evidence that combinatorial exposure to pesticides increases the propensity of colonies to fail.