Différence de sensibilité des abeilles mellifères et des bourdons à un insecticide alimentaire (imidacloride)
Les néonicotinoïdes systémiques comme l'imidacloride sont parmi les pesticides les plus utilisés contre les insectes nuisibles. Ils sont ingérés par les pollinisateurs sous forme de traces (10μg/kg) dans le nectar et le pollen des fleurs des champs traités. Les abeilles mellifères et les bourdons sont de grands pollinisateurs en Europe et leurs populations sont en déclin. L'imidacloride pourrait avoir une part de responsabilité dans cette hausse de mortalité, mais la plupart des études montrant un effet néfaste sur ces insectes sont faites en laboratoire avec des doses supérieures à celles retrouvées dans les champs. Certaines études semblent indiquer que les bourdons sont plus sensibles et seraient affectés par des concentrations de 10μg/kg. Dans cette étude, les auteurs vont enquêter sur les effets de ce pesticide sur les abeilles (Apis mellifera) et les bourdons (Bombus terrestris) tout en comparant leurs sensibilités.
Les bourdons et les abeilles ont été placés dans des cages (1 bourdon par cage et 10 abeilles par cage, pour des raisons de survie). Ils ont été nourris avec du sirop contenant différentes doses de pesticide : 125.00; 50.00; 20.00; 8.00; 3.20; 1.28;0.51; 0.20; 0.08 μg/L et le contrôle.
L'imidacloride va être obtenue en solution dans de l'acetronitrile, les expériences se feront avec cette solution d'un "mix" (I-A), mais aussi d'une solution "pur" d'imidacloride (I) où nous avons laissé l'acetrinitrile s'évaporer. Et ainsi déterminé si le solvant à un effet sur les abeilles.
Plusieurs facteurs seront étudiés lors de cette expérience : le taux de nutrition, la locomotion (en analysant de manière subjective des vidéos des insectes) ainsi que la longévité.
Les bourdons ont consommé plus de sirop par jours que les abeilles, mais cette différence est sûrement dû à la différence de taille des deux espèces. Néanmoins, on remarque une large baisse du taux de nutrition chez les bourdons alors qu'aucune différence n'a été notée chez les abeilles. Cela est surement du à mécanisme de détoxification plus présent chez les abeilles dus à leur adaptation ancestrale au nectar tropical, contenant naturellement des alcaloïdes comme les néonicotinoïdes.
Les abeilles mellifères ont individuellement plus marché que les bourdons et seule la locomotion des bourdons à été affecté par des doses élevé de pesticide, mais seulement avec la présence du solvant acetronitrile et un grand dosage de pesticide.
Les bourdons ont une plus grande longévité que les abeilles, mais aucune des deux espèces n'a été affecté quelle que soit la dose de pesticide.
On peut en déduire que les bourdons sont bien plus sensibles au "mix" d'imidacloride+acetonitrile que les abeilles.
Cet article démontre que l'imidaclopride n'a pas d'effet sur le taux de nutrition, la longévité ou la locomotion des abeilles mellifères, même à des doses largement supérieurs que celles retrouvé en condition réel.
Tandis que les bourdons voient leurs taux de nutrition affecté par des doses deux fois inférieurs à celles considéré comme traces dans les champs (5 μg/L).
Currently, there is concern about declining bee populations and the sustainability of pollination services. One potential threat to bees is the unintended impact of systemic insecticides, which are ingested by bees in the nectar and pollen from flowers of treated crops. To establish whether imidacloprid, a systemic neonicotinoid and insect neurotoxin, harms individual bees when ingested at environmentally realistic levels, we exposed adult worker bumble bees, Bombus terrestris L. (Hymenoptera: Apidae), and honey bees, Apis mellifera L. (Hymenoptera: Apidae), to dietary imidacloprid in feeder syrup at dosages between 0.08 and 125μg l(-1). Honey bees showed no response to dietary imidacloprid on any variable that we measured (feeding, locomotion and longevity). In contrast, bumble bees progressively developed over time a dose-dependent reduction in feeding rate with declines of 10-30% in the environmentally relevant range of up to 10μg l(-1), but neither their locomotory activity nor longevity varied with diet. To explain their differential sensitivity, we speculate that honey bees are better pre-adapted than bumble bees to feed on nectars containing synthetic alkaloids, such as imidacloprid, by virtue of their ancestral adaptation to tropical nectars in which natural alkaloids are prevalent. We emphasise that our study does not suggest that honey bee colonies are invulnerable to dietary imidacloprid under field conditions, but our findings do raise new concern about the impact of agricultural neonicotinoids on wild bumble bee populations.