Titre de l'article

L'élimination du dioxyde de carbone atmosphérique peut-elle changer la donne pour atténuer le changement climatique ?

Introduction à l'article

Aujourd'hui, le climat est au centre des débats politiques et écologiques. Les gaz à effets de serre dont le dioxyde de carbone sont toujours produits en grande quantité et ce malgré de mesures visant à réduire ces émissions. Ces émissions se propage à travers le temps et l'espace mais pour que la réduction soit efficace elle doit avoir lieu au même moment et au même endroit que les émissions.
Dans cette optique des méthodes CDR (Carbon Dioxyde Removal) ont été mises au point, faisant appel à divers procédés tels que le changement d'usage des terres, la reforestation qui permettent la séquestration du CO2, ces méthodes seront appelées ici BECCS (Bio-Energy Carbon Capture and Storage). Ces méthodes BECCS, de mêmes que la capture atmosphérique directe, nécessitent l'existence d'un point de stockage géologique.
L'évaluation des effets de tels procédés peut passer par des IAM (Integrated Assessments Models) ce qui permettrait de donner ou non crédit à ces méthodes de géoingénierie.

Expériences de l'article

L'analyse est basée sur l'IAM ReMIND (Refined Model of Investment and Technological Developement), un modèle qui représente la planète en 11 grandes régions et permet des estimations climatiques allant de 2005 à 2100. Outre les aspects techniques de ce modèle d'évolution climatique, celui-ci intègre des aspects d'usages énergétiques (combustion domestique, transport, industrie) mais aussi des aspects économiques donnant une valeur propre aux technologies CDR telles que les BECCS.

Résultats de l'article

Les premiers résultats rendent comptent du potentiel de diminution qui existe au sein de notre système énergétique, notamment par lé réduction de l'utilisation du charbon comme base combustible en centrale thermique. Les BECCS auraient alors un rôle crucial, en effet la prise en compte de tels procédés permettrait une diminution de moitié des émissions de CO2 atmosphérique d'ici 2060.
Les seconds résultats sont plus mitigés et montrent l'hétérogénéité de l'effet des CDR en fonctions des secteurs d'activité. En effet si les BECCS permettraient une nette diminution des émissions de CO2 dans le secteur de la production d'électricité (émissions proches de 0 Gt.CO2 d'ici 2080), dans le secteur des transports en revanche, les scénarios les plus optimistes prévoient une stabilisation des ces émissions mais en aucun cas un réduction. Ces différences sont principalement due au fait que la transport est une activité à court terme pour laquelle on cherche à minimiser les coûts.

Rigueur de l'article

Cet article montre un certaine rigueur dans son analyse, néanmoins la confrontation avec les résultats d'autres modèles pourraient être bienvenue. Croiser ces informations avec des modèles d'évolution climatiques portant préférentiellement sur les enjeux liés aux écosystèmes pourrait apporter un regard nouveau sur la géoingénierie.

Ce que cet article apporte au débat

La prise en compte des facteurs énergétiques et économiques est extrêmement intéressante et relativement novatrice. Cette démarche permet de valider (ou d'infirmer) l'hypothèse selon laquelle la géoingénierie représente une solution envisageable, non seulement du point de vue scientifique mais aussi du point de humains.
Néanmoins l'impact de la géoingénierie sur les écosystème est ici survolé, la publication s'attachant plus à démontrer la faisabilité économique d'une telle démarche.

Remarques sur l'article

L'intérêt premier de cet article reste peut être son pragmatisme, on peu notamment citer la phrase suivante : "We conclude that CDR can be a game changer for climate policy in the sense that it significantly improves feasibility and cost considerations for achieving stringent climate stabilization. It is, however, a complement, not a substitute to the traditional approach of mitigating emissions at their source. Given the potential significance of CDR, it will be important to further investigate its viability and economics.". En clair, bien que les CDR puissent avoir un rôle à jouer dans l'atténuation du changement climatique, elles ne constituent en rien un substitut à la maîtrise de notre consommation et de nombreuses études seront encore nécessaire afin d'évaluer la faisabilité de la géoingénierie.

Publiée il y a plus de 8 ans par R. Munier.
Dernière modification il y a plus de 8 ans.
Article : Is atmospheric carbon dioxide removal a game changer for climate change mitigation ?
  • 1 1 1
  • Auteurs
    Elmar KRIEGLER, Ottmar EDENHOFER, Lena REUSTER, Gunnar LUDERER & David KLEIN
  • Année de publication
    2013
  • Journal
    Climate Change
  • Abstract (dans sa langue originale)

    The ability to directly remove carbon dioxide from the atmosphere allows the decoupling of emissions and emissions control in space and time. We ask the question whether this unique feature of carbon dioxide removal technologies fundamentally alters the dynamics of climate mitigation pathways. The analysis is performed in the coupled energy-economy-climate model ReMIND using the bioenergy with CCS route as an application of CDR technology. BECCS is arguably the least cost CDR option if biomass availability is not a strongly limiting factor. We compare mitigation pathways with and without BECCS to explore the impact of CDR technologies on the mitigation portfolio. Effects are most pronounced for stringent climate policies where BECCS is a key technology for the effectiveness of carbon pricing policies. The decoupling of emissions and emissions control allows prolonging the use of fossil fuels in sectors that are difficult to decarbonize, particularly in the transport sector. It also balances the distribution of mitigation costs across future generations. CDR is not a silver bullet technology. The largest part of emissions reductions continues to be provided by direct mitigation measures at the emissions source. The value of CDR lies in its flexibility to alleviate the most costly constraints on mitigating emissions.

  • Identifiant unique
    10.1007/s10584-012-0681-4
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  • Apparait dans la controverse
    La géo-ingénierie est-elle une réponse adaptée aux changements climatiques actuels ?
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