Une méta-analyse d'études cliniques, montrant que les effets de l'homéopathie décrits dans la littérature peuvent essentiellement être attribués à des biais méthodologiques
Bien qu'une grande partie de la communauté médicale assimile les effets des traitements homéopathiques à des effets placebo, les homéopathes appuient leur position grâce à certaines études, qui décèleraient un effet significatif de l'homéopathie en comparaison de simples placebos.
Compte tenu de l'importance de la conception des études cliniques pour leur validité, les auteurs de l'article ont cherché à comparer la robustesse des études homéopathiques et allopathiques pour comprendre si leurs conclusions sont identiquement fiables.
Cette méta-analyse compare des études, portant sur les mêmes maladies et paramètres cliniques mais évaluant soit l'efficacité d'un traitement homéopathique (vs. placebo) soit celle d'un traitement conventionnel (vs. placebo).
Les auteurs évaluent la relation entre la présence de biais méthodologiques (taille de l'échantillon, notamment) et l'apparition d'effets interprétés comme significatifs comparé au traitement placebo.
Des biais méthodologiques sont retrouvés dans les études portant sur les traitements homéopathiques, tout comme les traitements conventionnels.
L'apparition de résultats positifs pour les traitements homéopathiques peut aisément être expliquée par de tels biais. Ce n'est pas le cas des traitements conventionnels, pour lesquels même en tenant compte de ces biais, un effet semble se dégager des études.
Cet article souligne l'importance d'une analyse _critique _des études cliniques. En effet avec des échantillons suffisamment petits, et en observant simultanément de nombreux paramètres par exemple, il est aisé de dégager d'apparents effets cliniques.
L'article suggère fortement que les effets rapportés par les études soutenant l'homéopathie sont simplement le fait de biais expérimentaux et méthodologiques, et non pas d'une véritable efficacité biologique.
Background
Homoeopathy is widely used, but specific effects of homoeopathic remedies seem implausible. Bias in the conduct and reporting of trials is a possible explanation for positive findings of trials of both homoeopathy and conventional medicine. We analysed trials of homoeopathy and conventional medicine and estimated treatment effects in trials least likely to be affected by bias.
Methods
Placebo-controlled trials of homoeopathy were identified by a comprehensive literature search, which covered 19 electronic databases, reference lists of relevant papers, and contacts with experts. Trials in conventional medicine matched to homoeopathy trials for disorder and type of outcome were randomly selected from the Cochrane Controlled Trials Register (issue 1, 2003). Data were extracted in duplicate and outcomes coded so that odds ratios below 1 indicated benefit. Trials described as double-blind, with adequate randomisation, were assumed to be of higher methodological quality. Bias effects were examined in funnel plots and meta-regression models.
Findings
110 homoeopathy trials and 110 matched conventional-medicine trials were analysed. The median study size was 65 participants (range ten to 1573). 21 homoeopathy trials (19%) and nine (8%) conventional-medicine trials were of higher quality. In both groups, smaller trials and those of lower quality showed more beneficial treatment effects than larger and higher-quality trials. When the analysis was restricted to large trials of higher quality, the odds ratio was 0·88 (95% CI 0·65–1·19) for homoeopathy (eight trials) and 0·58 (0·39–0·85) for conventional medicine (six trials).
Interpretation
Biases are present in placebo-controlled trials of both homoeopathy and conventional medicine. When account was taken for these biases in the analysis, there was weak evidence for a specific effect of homoeopathic remedies, but strong evidence for specific effects of conventional interventions. This finding is compatible with the notion that the clinical effects of homoeopathy are placebo effects.