Titre de la lettre de réponse

Retour vers le futur : pollinisation par Apis versus pollinisation par non-Apis

Résumé de la lettre de réponse

Suite au commentaire d’Ollerton et al. (2011) sur l’article « Endosymbionts and honey bee colony losses ? » (2011), Aebi et Neumann se sont associés à 4 autres chercheurs pour leur répondre.
Estimant qu’Ollerton et al. sont passés à côté du sujet principal de leur article pour ne retenir qu’une petite phrase introductive : les abeilles domestiques « sont des pollinisateurs essentiels du
maintien de la biodiversité naturelle et de l’agriculture », ces auteurs cherchent à démontrer l’importance de l’abeille domestique au niveau mondial et des recherches sur leur déclin.

En citant les premiers débats sur ce sujet (entre S. Corbet et R. Morse), ils estiment que ce débat n’a plus lieu d’être et qu’à la fois les abeilles domestiques et sauvages sont importantes pour la pollinisation.
Aussi, en s’appuyant sur des données non publiées (observations personnelles), Ollerton et al. n’apportent pas de preuves suffisantes à ce qu’ils avancent selon Aebi et Neumann, et les indications qu’ils fournissent s’appliquent majoritairement uniquement au Royaume-Uni.
Ils estiment que si les agriculteurs n’augmentaient pas leur rendement en installant des ruches, ils ne paieraient tout simplement pas cette installation.
En citant Klein et al. (2007), ils remettent en cause les critiques d’Ollerton et al. sur la moindre importance des abeilles domestiques et disent que la plupart des cultures mondiales en dépendent.
Pour eux, les études sur la dynamique des pollinisateurs sauvages ne sont pas assez longues pour en tirer des conclusions générales.

Rigueur de la lettre de réponse

La stratégie de ces auteurs consiste à démontrer que les arguments d’Ollerton et al. sont erronés en citant d’autres confrères.
Les auteurs de cet article travaillent dans des laboratoires s’intéressant à la santé des abeilles domestiques et aux menaces qui pèsent sur elles, il est donc compréhensible qu’ils défendent Apis mellifera, alors qu’Ollerton et al. sont connus pour travailler sur les communautés d’abeilles sauvages. Il y a donc un conflit d’intérêt provenant de la différence de leur modèle d’études.
On peut imaginer que chacun des 2 groupes d’auteurs connaît très bien son modèle, et que par conséquent il est difficile d’estimer qui a « raison ».

Ce que cette lettre de réponse apporte au débat

Le débat sur l’importance des abeilles domestiques et celles des abeilles sauvages dans la pollinisation des cultures est apparu au début des années 1990, et il continue aujourd’hui entre différents chercheurs. La recherche anglo-saxonne est très portée sur les abeilles sauvages, alors que la française et la suisse est très attentive à la santé de l’abeille domestique.
On peut donc penser que l’opinion des chercheurs sur cette controverse dépend de leur laboratoire et du pays où ils développent leurs recherches.

Remarques sur la lettre de réponse

Alors que beaucoup de littérature indique une compétition aux effets négatifs entre Apis mellifera et les pollinisateurs sauvages, ces auteurs arguent également des effets positifs de cette dernière. En effet, ils avancent que la conservation de l’abeille domestique et celles des abeilles sauvages ne sont pas incompatibles, et que plusieurs effets positifs de leur interaction sur le service de pollinisation ont d’ores et déjà été montrés.

Publiée il y a presque 5 ans par C.Gay.
Dernière modification il y a presque 5 ans.
Lettre de réponse : Back to the future : Apis versus non-Apis pollination - a response to Ollerton et al.