Titre de l'article

Arrêt en Béringie et expansion des Premiers Américains

Introduction à l'article

Des études génétiques montrent que les Premiers Américains ont hérité de leur ADN mitochondrial (ADNmt) de populations provenant d’Asie et passant par la Béringie. Pas plus de 4 haplotypes majeurs de panaméricains et 3 haplotypes mineurs de Nord-Américains ont été établies dans les études précédentes. La pauvreté d’ADNmt trouvés suggère que le nombre de migrants ayant initialement peuplé l’Amérique était relativement faible.
Si le nombre d’haplotypes majeurs lors la colonisation initiale reste incontestée, la date d’entrée des populations reste débattue. Des études récentes proposent des dates allant de 11 000 à 40 000 ans bp. Deux scénarii sont possibles selon les dernières données :

  • Les ancêtres des Premiers Américains ont peuplé la Béringie avant le dernier maximum glaciaire mais restent localement isolés avant d’entrer en Amérique il y a 15 000 ans.
  • Les ancêtres des Premiers Américains n’ont pas atteint la Béringie avant 15 000 ans, et ont ensuite migré partout en Amérique.
Expériences de l'article

Les échantillons d’ADN comprennent 601 Premiers Américains provenant de 20 populations distribuées dans toute l’Amérique. A partir de ces échantillons des affiliations haplogroupes ont été déterminées par une analyse RFLP et un séquençage d’ADN de la région HVS I. Les échantillons provenant d’Afrique et d’Europe ont été exclues de l’étude.
Des échantillons provenant de 20 Premiers Américains et 7 Asiatiques ont été sélectionnés pour un séquençage complet de leur génome ADNmt, permettant, à partir de ces génomes et de 113 autres génomes déjà publiés, de reconstruire leur arbre phylogénétique.
Les temps de coalescence et les écart-types ont été estimés à partir des phylogénies des séquences complètes.

Résultats de l'article

Trois sous-classes de l’haplogroupe C ont été identifiées, les classes C1b, C1c et C1d, qui comprennent la quasi-totalité des ADNmt de l’haplogroupe C. Ces trois sont largement distribuées au sein de toute l’Amérique. Ils sont cependant absents en Asie, et montrent des temps de coalescence similaires, autour de 13 900 ans BP. Un temps de coalescence similaire a été trouvé pour les autres haplogroupes majeurs – A2, B2 et D1 – suggérant une divergence simultanée de tous ces clades à travers le Nord et le Sud.

Ce que cet article apporte au débat

Ces résultats permettent tout d’abord de conclure au fait qu’avant d’atteindre l’Amérique les populations ancestrales ont tout d’abord stationné un long moment en Béringie, permettant d’expliquer les nombreuses mutations accumulées qui séparent les lignées du « Nouveau Monde » de leur clade-sœur Asiatique.
Ensuite, les haplotypes trouvés sont uniformément répartis entre l’Amérique du Nord et du Sud au lieu de dégager une structure nette de différenciation entre ces deux régions. Ainsi, après l’« arrêt » en Béringie, les premières migrations vers l’Amérique ont été rapides et non-graduelles.
Avec surprise les auteurs ont également trouvé un sous-haplogroupe A2 parmi les populations Evenks et Selkups dans le sud et l’est de la Sibérie, qui avait été précedemment rapporté nord-ouest de la Sibérie. Un nouveau scénario démographique de flux de gènes récent entre la Béringie et l’ouest de la Sibérie serait une des seules explications possibles à cette découverte.

Remarques sur l'article

Cet article exclue dans ses hypothèses et expérimentations toute possibilité d'origine européenne.

Publiée il y a presque 7 ans par B. Cappeau et collaborateurs..
Dernière modification il y a presque 7 ans.
Article : Beringian Standstill and Spread of Native American Founders
  • 1 1
  • Auteurs
    Erika Tamm, Toomas Kivisild, Maere Reidla, Mait Metspalu, David Glenn Smith, Connie J. Mulligan, Claudio M. Bravi, Olga Rickards, Cristina Martinez-Labarga, Elsa K. Khusnutdinova, Sardana A. Fedorova, Maria V. Golubenko, Vadim A. Stepanov, Marina A. Gubina, Sergey I. Zhadanov, Ludmila P. Ossipova, Larisa Damba, Mikhail I. Voevoda, Jose E. Dipierri, Richard Villems, Ripan S. Malhi
  • Année de publication
    2007
  • Journal
    PLOS ONE
  • Abstract (dans sa langue originale)

    Native Americans derive from a small number of Asian founders who likely arrived to the Americas via Beringia. However, additional details about the intial colonization of the Americas remain unclear. To investigate the pioneering phase in the Americas we analyzed a total of 623 complete mtDNAs from the Americas and Asia, including 20 new complete mtDNAs from the Americas and seven from Asia. This sequence data was used to direct high-resolution genotyping from 20 American and 26 Asian populations. Here we describe more genetic diversity within the founder population than was previously reported. The newly resolved phylogenetic structure suggests that ancestors of Native Americans paused when they reached Beringia, during which time New World founder lineages differentiated from their Asian sister-clades. This pause in movement was followed by a swift migration southward that distributed the founder types all the way to South America. The data also suggest more recent bi-directional gene flow between Siberia and the North American Arctic.

  • Identifiant unique
    10.1371
  • Accéder à la référence
  • Apparait dans la controverse
    Quelle est l'origine des premiers américains : européenne, australasienne ou sibérienne ?
  • Comment les contributeurs jugent la qualité scientifique de cette référence :

    0
    0
    0
    0
    1