Buzziness comme d'habitude ? Interrogation autour de la crise globale de pollinisation
Les abeilles s'avèrent être d'important alliées pour l'Homme et son agriculture. La disparition de ces dernières pourrait entraîner de graves conséquences pour les systèmes agraires et, plus largement, pour la biodiversité. Ceci est le discours admis par de nombreux scientifiques et véhiculé par quasiment l'intégralité des médias au grand public. Cependant, au vu des connaissances actuelles et des preuves scientifiquement fondées qu'elles apportent, sommes nous réellement en pleine de crise de pollinisation ? Cet article fait la synthèse de ces connaissances en s'appuyant de nombreuses études sorties sur le sujet. Pour notre problématique, l'article traite du rôle peut-être surestimé d'_Apis mellifera _par rapport à des espèces natives et d'autres pollinisateurs.
Aucune expérience ici, mais une synthèse de plusieurs études.
La crise de pollinisation n'est pas aussi terrible que beaucoup laisse entendre. La plupart des espèces cultivées se reproduisent par autofécondation ou par le vent. Sur quelques espèces cultivées, la pollinisation améliore simplement la productivité tandis que rares sont les essences cultivées dépendantes des pollinisateurs. Par ailleurs, même si Apis mellifera et certaines autres espèces domestiquées sont en déclin, d'autres espèces semblent plus résistantes. C'est le cas des espèces natives aux Etats-Unis dont la hausse de la population sembler compenser le déclin des espèces domestiques. Au niveau des zones naturelles, peu d'étude s’intéresse à ce sujet. Cependant quelques unes réalisées en Asie du Sud-Est suggère que les abeilles résistent bien à la fragmentation de l'habitat.
L'article est soigné dans le ton qu'il prend. l'auteur reste prudent sur les affirmations qu'il fait en soulignant les incertitudes et les points à nuancer. Par exemple, même si l'impact sur les cultures n'est pas dramatique, la disparition des pollinisateurs pourrait coûter plus d'1,25 milliard de dollar aux Etats Unis. Cependant il reste très centré sur l'occident et ne prend pas en compte la multitude de petites cultures présentes notamment en zone intertropicale.
Les abeilles domestiques sont importantes mais d'autres espèces peuvent prendre le relais. L'auteur ajoute le fait que leur disparition ne devrait pas fortement impacter les cultures et la biodiversité de manière générale.
Attention cependant. Comme l'auteur, il faut être prudent. L'article est paru en 2005 et d'autres études sont parues entre temps permettant d'y contrebalancer les arguments avancés.
Concerns have been raised that invertebrate pollinators of crops and wild plants are in decline as a result of modern agricultural practices, habitat degradation, and introduced pests and diseases. This has led to demands for a response by land managers, conservationists and political decision makers to the impending ‘global pollinator crisis’. In questioning this crisis, it becomes apparent that perceptions of a pollinator crisis are driven mainly by reported declines of crop-pollinating honeybees in North America, and bumblebees and butterflies in Europe, whereas native pollinator communities elsewhere show mixed responses to environmental change. Additionally, few staple food crops depend on pollinator services, and most crops that do are grown at small scales in diversified agro-ecosystems that are likely to
support healthy pollinator communities, or in highly managed systems that are largely independent of wild pollinators. Consequently, justifying conservation action on the basis of deteriorating pollinator services might be misplaced. Nevertheless, existing initiatives to monitor pollinators are well founded, given the uncertainty about the dynamics of pollinator populations.