Explications sur les différents types de quotas de pêche existants, et sur les caractéristiques que doivent avoir les systèmes mis en place pour être efficaces.

Deux enseignements principaux nous intéressent dans le cadre de cette controverse.

Le premier concerne les types de systèmes de quotas existants. il en existe 6 :

• les quotas individuels (détenus pas les pêcheurs, les entreprises, etc.) ;

• les quotas individuels échangeables (les acteurs économiques peuvent s'acheter / se vendre des quotas entre eux. C'est le système le plus couramment utilisé) ;

• les quotas basés sur les bateaux (les quotas sont attribués aux bateaux et pas aux opérateurs économique, céder un bateau revient à céder les quotas associés. L'avantage de ce système est de limiter la taille de la flotte, et donc de limiter la surpêche possible) ;

• les quotas coopératifs (détenus par un groupe d'acteurs économiques dans une zone géographique donnée) ;

• les quotas communautaires (détenus par une collectivité, un port, etc. ) ;

• les quotas territoriaux (détenus par un acteur économique, un groupe d'acteurs ou une communauté, mais attachés au territoire concerné. A surtout l'avantage de préserver l'activité piscicole des zones rurales).

Le second enseignement important de cette revue concerne les facteurs clés de réussite pour qu'un système de quotas puisse participer à la préservation des populations de poissons :

• la sécurité (la durée de validité des quotas est suffisante pour que les acteurs économiques puissent réaliser des bénéfices sur la durée, et donc adoptent un comportement réfléchi et posé) ;

• l'exclusivité (les quotas attribués ne peuvent être dérobés ou remis en cause par d'autres acteurs économiques) ;

• le recouvrement (les quotas doivent concerner toutes les sources de mortalité pour les poissons, pas seulement les poissons vendus) ;

• l'échelle géographique appropriée (qui correspond aux aires de répartition biologiques des stocks de poissons, en évitant les zones de reproduction par exemple) ;

• la responsabilité (les acteurs économiques ne doivent pas dépasser leurs quotas, se soumettre aux contrôles et payer des amendes dissuasives s'ils outrepassent les quantités attribuées) ;

• la limitation (le nombre de quotas autorisés au total doit correspondre aux recommandations scientifiques) ;

• la transférabilité (les quotas doivent être échangeables entre acteurs économiques)

Un système de quotas qui ne répond pas à toutes ces exigences peut quand même être bénéfiques pour les populations de poissons, mais plus le nombre de ces facteurs clés pris en compte est important, plus le système a de chance d'être efficace.

Il ne s'agit pas d'un travail académique au sens strict (même si des chercheurs y ont participé), ce qui rend la lecture plus facile et permet de bien saisir les enjeux associés au maintien des stocks de poissons à un niveau suffisant. Par contre, les auteurs ne se basent pas sur un protocole expérimental précis, ils se "contentent" d'agglomérer et de croiser les résultats d'autres études. Ils peuvent aussi être implicitement subjectifs en fonction de la source de leurs financements. Cela ne présage pas d'une moins bonne qualité des travaux, mais il faut le garder à l'esprit lors de l'analyse. Il est possible qu'en toute bonne fois, les auteurs citent d'autres travaux non rigoureux sans s'en rendre compte, il faut donc être vigilent quant-aux sources utilisées.

Ces limites n'enlèvent rien à la qualité pédagogique de cette publication, qui a le mérite d'expliquer simplement ce que sont les systèmes de quotas de pêche.

Cette revue permet de comprendre comment fonctionnent les différents systèmes de quotas de pêche, et ce qu'un "bon" système devrait comporter. C'est une bonne entrée en matière avant de se lancer dans l'analyse des articles basés sur des statistiques.

Seules les 7 premières pages sont intéressantes dans le cadre de cette controverse.