Titre de l'article

Différentes cellules immunitaires servent de médiateur dans l'hypersensibilité douloureuse aux stimuli mécaniques chez la souris mâle et femelle.

Introduction à l'article

Le système immunitaire est impliqué dans la douleur et plus particulièrement les cellules gliales. Bloquer l'activité de ces cellules réduit l'hypersensibilité à un stimulus mécanique chez le rongeur. Mais cela a été montré que chez des rongeurs mâles. De plus, les toll-like receptor 4 (TLR4), qui se trouve sur les microglies, semblent être spécifiques aux rongeurs mâles. Les auteurs émettent l'hypothèse que les TLR4 ne sont pas impliqués dans la douleur chez les rongeurs femelles.

Expériences de l'article

Il utilise un modèle de neuropathie périphérique chez la souris mâle et femelle, ce qui induit une allodynie (un stimulus normalement non nocif est perçu comme tel).
Ils injectent dans la moelle épinière (i.t.):

  • des inhibiteurs des cellules gliales
  • de quoi réduire la quantité de microglie
  • un inhibiteur des P2X4 (récepteur présent sur la microglie)
  • des inhibiteurs de molécules impliqués dans la connexion microglie-neurone dans la douleur
  • un antagoniste des récepteurs glutamate NMDA
  • agoniste et antagoniste PPARa et PPARb (--> dimorphisme sexuel : testostérone augmente PPARa et réduit PPARb dans les cellules immunitaire adaptative T)
  • Il vérifie l'expression du gène P2X4R et d'autres gènes impliqués dans l'activité de la microglie.
  • Ils ont mesuré l'allodynie de souris transgéniques n'ayant plus de cellule immunitaire T-cell. Puis ils leur ont réinjectés des cellules adaptatives immunitaires.
Résultats de l'article

L’activation microgliale est la même chez les souris femelles et mâles. Par contre, lorsque les cellules gliales sont inhibées, l’allodynie est réduite chez les mâles mais pas les femelles. Ils découvrent que l’efficacité d’un inhibiteur des cellules gliales dépend de la testostérone.

Les auteurs pensent que la douleur chez les femelles implique une autre vois cellulaire via les cellules immunitaires adaptative T-cell et non via la microglie comme chez le mâle. Il découvre que chez les mutants sans T-cell, il n’y a aucune différence d’allodynie chez mâle et femelle mais surtout que chez les deux sexes, il y a une réduction de l’allodynie lorsqu’un inhibiteur des cellules gliales est injectés.

Conclusion = Chez les souris mâles, la microglie est impliqué dans la douleur, alors que chez les femelles, ce sont les cellules immunitaires adaptives T. Sauf dans le cas où ces T-cell sont absentes, alors les cellules gliales prennent le relai dans la transmission de la douleur.

Rigueur de l'article

L'article provient de l'équipe de Jeffrey S Mogil, une personne renommée dans le domaine de la recherche sur douleur.
L'article est très rigoureux.

Ce que cet article apporte au débat

Le mécanisme cellulaire qui implique le système immunitaire dans la douleur n'est pas le même chez mâle et la femelle. Ils utilisent des voies immunitaire-douleur différentes. Donc les stratégies thérapeutiques visant le système immunitaire dans le douleur doivent être différentes chez l'homme et la femme.
Sauf que là, on est au niveau cellulaire. Les deux sexes perçoivent la douleur mais cellulairement cela passe par différents mécanismes.

Publiée il y a environ 8 ans par Mortuum.
Dernière modification il y a environ 8 ans.
Article : Different immune cells mediate mechanical pain hypersensitivity in male and female mice
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  • Auteurs
    Robert E Sorge, Josiane C S Mapplebeck, Sarah Rosen, Simon Beggs, Sarah Taves, Jessica K Alexander, Loren J Martin, Jean-Sebastien Austin, Susana G Sotocinal, Di Chen, Mu Yang, Xiang Qun Shi, Hao Huang, Nicolas J Pillon, Philip J Bilan, YuShan Tu, Amira Klip, Ru-Rong Ji, Ji Zhang, Michael W Salter, Jeffrey S Mogil
  • Année de publication
    2015
  • Journal
    Nature Neuroscience
  • Abstract (dans sa langue originale)

    A large and rapidly increasing body of evidence indicates that microglia-to-neuron signaling is essential for chronic pain hypersensitivity. Using multiple approaches, we found that microglia are not required for mechanical pain hypersensitivity in female mice; female mice achieved similar levels of pain hypersensitivity using adaptive immune cells, likely T lymphocytes. This sexual dimorphism suggests that male mice cannot be used as proxies for females in pain research.

  • Identifiant unique
    10.1038/nn.4053
  • Accéder à la référence
  • Apparait dans la controverse
    La douleur est-elle ressentie différemment chez les hommes et les femmes ?
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