L'aquaculture ajoute-t-elle de la résilience au système alimentaire mondial ?
L'essor fulgurant de l'aquaculture au cours des deux dernières décennies suscite à la fois optimisme et appréhension chez les scientifiques et les analystes politiques soucieux de la sécurité alimentaire mondiale. L'aquaculture fournit actuellement environ la moitié du poisson consommé dans le monde, et sa part devrait augmenter à l'avenir, à mesure que la pêche sauvage atteindra ou dépassera ses limites durables et que la technologie et la gestion de l'aquaculture continueront de s'améliorer.
Les interconnexions de plus en plus étroites entre les secteurs de l'aquaculture, des cultures, de l'élevage terrestre et de la pêche soulèvent une question essentielle : la croissance continue de l'aquaculture renforce-t-elle ou compromet-elle le potentiel du système alimentaire mondial à répondre aux besoins futurs en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle face aux tendances socio-économiques attendues et inattendues, à la rareté des ressources et au changement climatique ?
Le rôle de l’aquaculture dan le portefeuille alimentaire mondial et sa contribution à l’approvisionnement et à la stabilité du système est examiné. L’aquaculture est notamment comparée aux autres productions alimentaires terrestres utilisées dans le monde.
L'aquaculture engendre des bénéfices et des coûts. D’un côté, elle a le potentiel de réduire la pression sur les espèces pêchées et de procurer des services écosystémiques. D’un autre côté, elle peut dégrader les écosystèmes aquatiques, poser des problèmes de santé et diminuer les ressources alimentaires des populations à faible revenu.
L’article montre que les prix de l'aquaculture, en moyenne, ont été moins variables que ceux des autres produits alimentaires et semblent donc ajouter un certain degré de stabilité au système alimentaire mondial. Il existe une grande diversité de systèmes d’aquaculture qui ajoute également de la stabilité au système aquacole.
La croissance de l’aquaculture et sa résilience vont dépendre d’un certain nombre de variables clés.
Une limite soulignée vis-à-vis d’une mise en place d’une aquaculture durable est qu’il n’existe pas de décideur central dans le système alimentaire mondial. Il est donc impossible d’implémenter une unique stratégie mondiale.
L’article apporte une comparaison entre l’aquaculture et d’autres systèmes d’élevage et de culture et il montre que ce secteur offre actuellement plus de possibilités de transformation efficace des ressources agricoles et halieutiques pour la consommation humaine de protéines que ne le fait une grande partie du secteur de l'élevage terrestre.