La preuve génomique pour le Pléistocène et l'histoire récente de la population des Amérindiens
Cette étude a été menée durant quatre ans et avait pour but de déterminer, au travers d'une analyse de séquences génétiques, l'origine des premiers américains. L'étude de l'ADN en comparant différents génomes "modernes"" et "anciens" avait pour but de répondre a trois principales questions à savoir : qui étaient ces premiers américains, à quel période ont ils débarqué sur le continent et sur combien de vague migratoire.
Pour répondre à cette problématique, une analyse métagénomique a été menée.
Le génome complet de 31 individus a été séquencé, via la technique de séquençage haut débit Illumina, par l'équipe de recherche ainsi que 79 génomes partiels de populations d'Amérique du Nord, du Sud, de Sibérie et d'Océanie.
Ils ont comparé ceux-ci avec des génomes séquencés de trois anciens squelettes: l'enfant Mal'ta de Sibérie, âgé de 24 000 ans, l'enfant Anzick (variation génétique des Amérindiens du Sud ) de Montana âgé de 12 600 ans et l'individu Saqqaq (variations génétiques avec les populations sibériennes) âgé de 4 000 ans du Groenland.
L'équipe a examiné les différences génétiques entre leurs échantillons afin de déterminer depuis combien de temps diverses populations divergeaient et ce, en utilisant les génomes de 23 individus "anciens" pour calibrer cette "horloge" d'ADN.
Cette étude démontre que les ancêtres des natifs américains provenaient d'une seule vague de migration. Cette migration d'Asie de l'Est vers l'Amérique se serait produite il y'a environ 23 000 ans après un arrêt de 8 000 ans à Beringia. Ils se sont ensuite divisés en deux branches génétiques il y a environ 13 000 ans, l'une composée des Athabascans et des Amérindiens du Nord et la seconde composée des Amérindiens du sud de l'Amérique du Nord, de l'Amérique Central et de l'Amérique du Sud.
Cet article réussi à conclure quant à l'origine de tout un peuple en se basant sur le séquençage d'un petit nombre de génomes modernes et anciens. Cela constitue donc un biais d'échantillonage qu'il faudrait pallier en travailler sur plus de génomes afin d'avoir un large spectre de comparaison.
Cet article peut aider à renforcer la théorie concernant l'origine asiatique des premiers américains et appuie les résultats obtenues sur d'autres articles. Qui plus est, cet article suppose un arrêt dans la migration vers l'Amérique (8000 ans) et cela contredit certaines hypothèses disant que la migration vers l'Amérique était un phénomène rapide, à l'exemple de l'article sur la morphologie crânienne de Hubbe et al., 2011 ou de l'hypothèse de migrations rapides et non graduelles proposée par Erika Tamm et al. en 2007.
How and when the Americas were populated remains contentious. Using ancient and modern genome-wide data, we find that the ancestors of all present-day Native Americans, including Athabascans and Amerindians, entered the Americas as a single migration wave from Siberia no earlier than 23 thousand years ago (KYA), and after no more than 8,000-year isolation period in Beringia. Following their arrival to the Americas, ancestral Native Americans diversified into two basal genetic branches around 13 KYA, one that is now dispersed across North and South America and the other is restricted to North America. Subsequent gene flow resulted in some Native Americans sharing ancestry with present-day East Asians (including Siberians) and, more distantly, Australo-Melanesians. Putative ‘Paleoamerican’ relict populations, including the historical Mexican Pericúes and South American Fuego-Patagonians, are not directly related to modern Australo-Melanesians as suggested by the Paleoamerican Model.