Intensité du pâturage et diversité des sauterelles, des papillons et des abeilles et guêpes maçonnes
Le pastoralisme est considéré par les conservateurs comme le facteur le plus destructeur de la biodiversité. Les effets à court terme et à long terme peuvent être distingués : à court terme, on retrouve des plantes plus simples dans l'architecture et plus jeune ; à long terme, on remarque des changements dans la composition végétale. Les auteurs de l'article cherche à tester 2 hypothèses concernant les effets d'une diminution du pastoralisme : l'augmentation de la diversité des espèces d'insectes et de la hauteur des plantes ; la réduction des perturbations et de l'homogénéisation des structures végétales (diversification de celles-ci).
Trois milieux sont testés : ceux avec un système intensif, d'autres avec un système extensif et les derniers sans activités pastorales depuis 5 à 10 ans. La végétation a été relevée mensuellement, permettant de former des mosaïques caractérisées par sa richesse, sa hauteur moyenne et le couvert végétal. Les auteurs ont choisi des taxons d'insectes différents, avec des écologies différentes, afin d'avoir des résultats plus généraux sur les milieux. La richesse spécifique des insectes a été estimée mensuellement, par transects, en recensant les espèces observées ou les espèces attrapées par piège. Chaque milieu a 6 réplicas.
L'effet de la densité du bétail sur la richesse spécifique d'insectes et la végétation a été analysé par ANOVA. L'identification du site ayant la meilleure richesse spécifique s'est faite par régression multiple.
En somme, ils observent une augmentation de la diversité des insectes avec une diminution du pâturage, d'autant plus élevé si le pâturage n'est plus exercé.
La réduction de l'intensité d'exploitation des prairies permet de diminuer la perte de biodiversité, cependant celle-ci aura toujours un effet réducteur par rapport à une prairie laissée au naturel. La diversité des insectes n'est pas autant liée à la structure végétale que ce qu'il était attendu mais des milieux plus hétérogènes permettent une plus grande diversité mais c'est surtout l'architecture plus complexes des plantes et leur hauteur qui rendent possible cette diversité.
Les auteurs ne parlent pas de la disparition possible de ces prairies sur le long-terme et donc de la possibilité de perte de biodiversité par une homogénéisation du milieu.
The maintenance of grasslands as distinct habitats depends on regular management, usually through grazing or mowing, but their species diversity is known to decline with increasing management intensity. The reduction of management intensity can be a useful tool for the long‐term conservation of the biological diversity of grasslands. We analyzed floral and faunal diversity on intensively and extensively (unintensively) grazed pastures and on 5‐ to 10‐year‐old ungrazed grasslands in northern Germany. Each of the three grassland habitats differing in grazing intensity was replicated six times. We related diverse taxa such as grasshoppers, butterfly adults and lepidopteran larvae, and trap‐nesting solitary bees and wasps to vegetation structure. There was an increase of species richness and abundance from pastures to ungrazed grasslands. The percentage of parasitism of the most abundant trap‐nesting species, the digger‐wasp (Trypoxylon figulus), was also higher on ungrazed grasslands. Decreased grazing on pastures enhanced species richness for adult butterflies only, whereas the abundance of adult butterflies, solitary bees and wasps, and their natural enemies increased. Although the differences in insect diversity between pastures and ungrazed grassland could be attributed to a greater vegetation height and heterogeneity ( bottom‐up effects) on ungrazed areas, the differences between intensively and extensively grazed pastures could not be explained by changes in vegetation characteristics. Hence, intensive grazing appeared to affect the insect communities through the disruption of plant‐insect interactions. A mosaic of extensively grazed grassland and grassland left ungrazed for a few years may be a good means by which to maintain biodiversity and the strength of trophic interactions.