De nouvelles preuves de facteurs génétiques influençant l'orientation sexuelle masculine : la fécondité féminine augmente dans la lignée maternelle.
Une des hypothèse expliquant le maintien de l'homosexualité dans les populations naturelles est la théorie de la "femme fertile". Cette hypothèse dit que l'orientation sexuelle masculine est déterminée par des facteurs génétiques liés au chromosome X. Ces mêmes facteurs augmenteraient la fécondité chez les femelles les portant.
Une étude de 2004 de Camperio-Ciani et al. avait confirmé cette hypothèse, en montrant que seules les lignées maternelles d'individus homosexuels avaient une fécondité supérieure à celles des lignées des individus hétérosexuels, donnant des preuves d'un déterminisme lié au chromosome X. Néanmoins, des études plus récentes ont bien montré une hausse de la fécondité dans les lignées d'hommes homosexuels, mais dans les lignées maternelles et paternelles. Cette étude a été réalisée avec un jeu de données plus conséquent que les études précédentes, afin de confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Les hommes échantillonnés devaient remplir un questionnaire comportant :
Une première partie contenant des informations sociales (âge, niveau d'études, ville de naissance...)
Une deuxième partie contenant le test de Kinsey. Ce test donne une note de 0 (strictement hétérosexuel) à 6 (strictement homosexuel) aux participants. Le groupe "hétérosexuel" (98 individus) contient les participants ayants eu une note comprise entre 0 et 1, les autres sont classés dans la catégorie "homosexuel" (152 individus).
Une troisième partie demandant aux participants la fécondité des membres de leurs familles (mères, grands-parents, oncles, tantes ...), issus de générations antérieures. La fécondité des pères n'a pas été demandée, car elle contient de l'information redondante avec la fécondité de la mère. Dans les 2 groupes, la moitié des participants devait donner ces informations pour la lignée maternelle, et l'autre moitié pour la lignée paternelle.
Les résultats de l'étude sont les suivants :
Les fécondités des mères, les mères n'ayant qu'un enfant, les tantes et la fécondité cumulée des femmes des lignées maternelles d'hommes homosexuels sont significativement supérieures à celles des femmes des lignées maternelles d'hommes hétérosexuels.
Les fécondités des oncles, des tantes, des grands-parents et la fécondité cumulée des membres des lignées paternelles d'hommes homosexuels ne sont pas significativement supérieures à celles des membres des lignées paternelles d'hommes hétérosexuels.
L'article a défini les deux groupes "homosexuels" et "hétérosexuels" à partir du score obtenu au test de Kinsey. Ce test donne une note de 0 (strictement hétérosexuel) à 6 (strictement homosexuel) aux participants, le groupe "hétérosexuels" contient les participants ayants eu une note comprise entre 0 et 1, les autres étant classés dans la catégorie "homosexuels". Ainsi, ce dernier groupe ne contient pas uniquement des hommes homosexuels, ce qui peut potentiellement biaiser les résultats.
Cet article montre que la hausse de fécondité observée dans les lignées d'hommes homosexuels se retrouve uniquement dans la lignée maternelle, ce qui était peu observé dans les études antérieures. Ces résultats confirment donc l'hypothèse que l'homosexualité masculine serait déterminée par des facteurs génétiques liés au chromosome X, ces derniers conférant une fécondité accrue chez les femmes issues de la lignée maternelle, et compensant donc la sous-production de descendants des individus homosexuels.
There is a long-standing debate on the role of genetic factors influencing homosexuality because the presence of these factors contradicts the Darwinian prediction according to which natural selection should progressively eliminate the factors that reduce individual fecundity and fitness. Recently, however,CamperioCiani, Corna, andCapiluppi (Proceedings of theRoyal Society ofLondon, Series B:Biological Sciences, 271, 2217–2221, 2004), comparing the family trees of homosexuals with heterosexuals, reported a significant increase in fecundity in the females related to the homosexual probands fromthematernal line but not in those related fromthe paternal one.This suggested that genetic factors that are partly linked to theX-chromosome and that influence homosexual orientation in males are not selected against because they increase fecundity in female carriers, thus offering a solution to the Darwinian paradox and an explanation of why natural selection
does not progressively eliminate homosexuals. Since then, newdata have emerged suggesting not only an increase inmaternal fecundity but also larger paternal family sizes for homosexuals. These results are partly conflicting and indicate the need for a replication on a wider sample with a larger geographic distribution. This study examined the family trees of 250 male probands, of which 152 were homosexuals. The results confirmed the study of Camperio Ciani et al. (2004). We observed a significant fecundity increase even in primiparous
mothers, which was not evident in the previous study. No evidence of increased paternal fecundity was found; thus, our data confirmed a sexually antagonistic inheritance partly linked to the X-chromosome that promotes fecundity in females and a homosexual sexual orientation in males.