Aucun effet de l'exposition chronique aux néonicotinoïdes à faible niveau sur l'apprentissage et la fécondité des bourdons
Les pollinisateurs ont diminué en abondance ou ont réduit leur aire de répartition, présentant une menace pour la productivité agricole. L’un des facteurs qui pourrait contribuer au déclin des pollinisateurs est l’exposition aux pesticides, en particulier aux néonicotinoïdes qui perturbent le système nerveux des abeilles. L'émergence de parasites tel que Nosema ceranae (NC), parasite intestinal impactant la survie des abeilles, serait également responsable de ce déclin.
Il existe peu d'études sur l'effet réaliste des pesticides sur les bourdons, la plupart des études utilisent des doses à 10ppb alors que les valeurs rapportées dans le pollen et le nectar de clothianidine (C) serait de 1ppb. Par conséquent, cette étude examine si ces facteurs influencent la capacité d'apprentissage et la mémoire des bourdons en utilisant le test Proboscis Extension Response (PER) et qui permet de mesurer le réflexe des abeilles à la stimulation antennaire avec une solution sucrée.
Les bourdons ont été répartis en mini-colonies, toutes de la même ruche (uniquement des femelles ouvrières) avec quelques alvéoles de leurs ruches d'origine. Chaque micro-colonie à reçu un traitement différent : un contrôle, un nourris avec le pesticide (C), un infecté par le parasite (NC) et un dernier nourris au pesticide et infecté par le parasite.
En l'absence de reine, les auteurs ont remarqué que les bourdons avaient tendance à pondre des œufs non-fécondés (qui deviennent des mâles). Les auteurs ont donc compté le nombre d'œufs et de larves produits dans chaque colonie pour déterminer l'effet sur la fécondité.
Pour voir l'effet sur l'apprentissage, 8 bourdons de chaque colonie ont été harnachés dans un tube en plastique pour un test PER. Les bourdons ont été affamés pendant 15h et l'extension de leurs trompes en réponse à des stimulus conditionnés (Une odeur de fleur est diffusé 3 secondes avant la distribution de sirop) et inconditionnés (distribution sans aucun stimuli) à été mesurée.
Une analyse du groupe d'abeille infecté par le parasite à indiqué que les bourdons avaient résisté à l'infection et s'étaient presque tous débarrassé du parasite.
L'exposition chronique au pesticide (C) et l'infection au parasite (NC) n'ont aucun effet sur la fécondité des bourdons.
Aucun effet n'a été reporté sur la survie des bourdons infectés par le parasite.Néanmoins, beaucoup sont morts lors de la phase de famine du test PER et on remarque une légère baisse significative de la survie pour les bourdons nourris au pesticide.
54% des bourdons ont répondu favorablement au test PER, même si presque 20% sont morts durant le test. Aucune différence significative en fonction des conditions de traitement n'a été observée lors de ces tests.
Un test de mémoire à été réalisé 2h après l’apprentissage du test PER, aucune différence entre les groupes n'a été observé.
Les auteurs ont aussi mesuré le taux d'alimentation des bourdons en eau sucré et aucun effet n'as été observé.
Cet article nous indique clairement 2 choses :
-Les bourdons sont peut sensibles au parasite (NC) et arrivent très bien à combattre l'infection sans effet secondaire.
-Avec des doses réalistes de pesticide (C) dans la nourriture, les bourdons ne sont pas affectés quant à leur survie, fécondité, apprentissage, mémoire ou taux de nutrition (sauf en période de famine).
On peut se demander si ce manque d'effets secondaires suite à une exposition chronique au néonicotinoïde est uniquement présent lorsque les bourdons sont nourris avec du clothianidine (C) ou si c'est également le cas pur d'autres neonicotinoïdes.
D'autres études démontrent un effet des néonicotinoïdes sur la locomotion des bourdons, et donc une étude complémentaire se concentrant sur la locomotion pourrait être réaliser afin de mieux comparer les résultats.
In recent years, many pollinators have declined in abundance and diversity worldwide, presenting a potential threat to agricultural productivity, biodiversity and the functioning of natural ecosystems. One of the most debated factors proposed to be contributing to pollinator declines is exposure to pesticides, particularly neonicotinoids, a widely used class of systemic insecticide. Also, newly emerging parasites and diseases, thought to be spread via contact with managed honeybees, may pose threats to other pollinators such as bumblebees. Compared to honeybees, bumblebees could be particularly vulnerable to the effects of stressors due to their smaller and more short-lived colonies. Here, we studied the effect of field-realistic, chronic clothianidin exposure and inoculation with the parasite Nosema ceranae on survival, fecundity, sugar water collection and learning using queenless<jats:italic>Bombus terrestris audax/jats:italicmicrocolonies in the laboratory. Chronic exposure to 1 ppb clothianidin had no significant effects on the traits studied. Interestingly, pesticide exposure in combination with additional stress caused by harnessing bees for Proboscis Extension Response (PER) learning assays, led to an increase in mortality. In contrast to previous findings, the bees did not become infected by N. ceranae after experimental inoculation with the parasite spores, suggesting variability in host resistance or parasite virulence. However, this treatment induced a slight, short-term reduction in sugar water collection, potentially through stimulation of the immune system of the bees. Our results suggest that chronic exposure to 1 ppb clothianidin does not have adverse effects on bumblebee fecundity or learning ability.