Prioriser les espèces à ressusciter : quels sont les implications de gestion de la conservation de la dé-extinction
La biodiversité mondiale diminue de jour en jour. Afin de contrecarrer ce processus d'extinction massive différent projets de conservation sont mis en place. Certains de ces projets ont pour but de redonner vie à des espèces éteintes et qu'elles reprennent leur place dans le fonctionnement des écosystèmes. Ces espèces ressuscitées seraient donc relâchées dans la nature en grande quantité afin d’établir des population stables et pérennes. Bien que ces espèces seraient un bon moyen de créer une activité économique du fait de leur attraction, la gestion post-réintroduction reste problématique. Tout d'abord il est prioritaire de bien choisir l'espèce que l'on désire ramener à la vie. Le choix doit prendre en compte la difficulté technique mais aussi le coût que cela va entraîner. Pour obtenir les fonds nécessaires aux programmes de réintroduction d'espèces, les scientifiques se tournent vers des espèces phares comme le panda ou les tigres, qui sont plus attractives pour le public et donc les investisseurs. C'est du fait de son très grand pouvoir attractif que le mammouth peut compter sur le soutien du public pour son projet de réintroduction. Un autre exemple est le dodo de l'île de Maurice, dont le programme de dé-extinction est très publicité par le public. Et du fait de son fort pouvoir attractif cela peut avoir des retombées sur d'autres espèces de l'île. En effet, les personnes sont ainsi sensibilisées à l'extinction des espèces et à la préservation de leur habitat. Cependant le coût total pour dé-éteindre une espèce puis ensuite la réintroduire reste incertain du fait des techniques expérimentales utilisées. Et même si le coût du clonage va sûrement diminuer en fonction du temps, obtenir du matériel génétique de bonne qualité afin d'établir une population viable est difficile. De plus une fois l'espèce ressuscitée, celle-ci va passer un temps d'adaptation en captivité ce qui augmente la complexité logistique. En faisant passer les espèces éteintes au premier plan dans les projets de conservation, les espèces toujours en vie mais en danger d’extinction vont passer au second plan. Il se peut que celles-ci du fait du manque d'attention des gestionnaires disparaissent et deviennent à leur tour des espèces éteintes que l'on doit ressusciter.
Plusieurs scientifiques de différents pays (Australie, Canada, Nouvelle Zélande) ont pris part à la rédaction. L’ ARC Centre of Excellence for Environmental Decision regroupe différents chercheurs de plusieurs université qui aident les gestionnaires à mettre en place les mesures adéquates pour la conservation d’espèces.
Faire revivre une espèce est un processus long, couteux et qui nécessite beaucoup d’organisation. En se concentrant sur des espèces qui sont déjà éteintes on oublie les autres espèces qui ont besoin de moyens pour maintenir leur population. Cette review remet en question donc l’intérêt de faire revivre une espèce.