Réconciliation des études en laboratoire et des études en champs sur la toxicité des néonicotinoïdes sur les abeilles.
Un grand nombre d’études en laboratoire ont montré que les néonicotinoïdes peuvent être toxiques pour les abeilles domestiques à de très faibles doses. Cependant, d’autres études montrent une absence d’effet des néonicotinoïdes lorsque ceux-ci sont utilisés en champs. A travers cette étude, les auteurs proposent une explication à ces deux observations.
Les auteurs utilisent des ruches d’abeilles placées à proximité de champs de colza traités avec du thiamethoxame (enrobage de graine par le traitement Cruizer) ou à proximité de champs non traités. Les auteurs vérifient que le nectar et le pollen des fleurs traitées sont contaminés avec du thiamethoxame. En tout, 18 ruches sont étudiées sur différentes localisations. Les auteurs utilisent la méthode de radio-identification (RFID) pour quantifier la mortalité des abeilles.
Les auteurs montrent qu’il y a bel et bien une mortalité individuelle significativement plus importante dans les ruches traitées comparé aux ruches non traitées. Ils remarquent que cet excès de mortalité augmente au cours du temps (5.6% au début des mesures contre 22,4% après 3 semaines) ce qui pourrait être expliqué par une accumulation de pesticide dans la ruche. Cependant, cette mortalité est compensée à l’échelle de la ruche par une surproduction d’abeilles ouvrières. Nous pouvons nous dire que cette compensation peut affecter la colonie, en effet, les auteurs remarquent que cette augmentation du nombre d’abeilles ouvrières s’accompagne d’une diminution de la production de faux bourdons (individus mâles servant à féconder les reines d’autres colonies).
Les auteurs vérifient bien que le nectar et le pollen des fleurs sont contaminés. De plus, les auteurs réalisent une analyse statistique de leurs résultats. Cependant, si on regarde les résultats brut, l’excès de mortalité décrit par les auteurs est transitoire, ce qui n’est pas montré sur d’autres figures. De plus, il aurait été appréciable de mener cette expérience sur plusieurs années pour voir si un épuisement des colonies peut survenir à la suite d’un traitement aux néonicotinoïdes.
Cet article permet d’expliquer les différences observées entre les études en laboratoire et les études en champs. Il met en avant que des études à long terme sont essentielles pour comprendre l’impact réel des néonicotinoïdes sur les colonies d’abeilles domestiques.
European governments have banned the use of three common neonicotinoid pesticides due to insufficiently identified risks to bees. This policy decision is controversial given the absence of clear consistency between toxicity assessments of those substances in the laboratory and in the field. Although laboratory trials report deleterious effects in honeybees at trace levels, field surveys reveal no decrease in the performance of honeybee colonies in the vicinity of treated fields. Here we provide the missing link, showing that individual honeybees near thiamethoxam-treated fields do indeed disappear at a faster rate, but the impact of this is buffered by the colonies’ demographic regulation response. Although we could ascertain the exposure pathway of thiamethoxam residues from treated flowers to honeybee dietary nectar, we uncovered an unexpected pervasive co-occurrence of similar concentrations of imidacloprid, another neonicotinoid normally restricted to non-entomophilous crops in the study country. Thus, its origin and transfer pathways through the succession of annual crops need be elucidated to conveniently appraise the risks of combined neonicotinoid exposures. This study reconciles the conflicting laboratory and field toxicity assessments of neonicotinoids on honeybees and further highlights the difficulty in actually detecting non-intentional effects on the field through conventional risk assessment methods.