Réintroduction de macropodes (Marsupiala : macropodoidea) en Australie.
Les wallabies sont des espèces menacées , voire éteintes, en Australie et font l’objet de nombreuses tentatives de réintroductions afin de consolider les populations déjà présentes ou pour en établir de nouvelles du fait de leur extinction passée. Cette revue détaille six tentatives de réintroduction de Wallabies ainsi que dix-neuf réintroductions qui concernent d’autres espèces de macropodes. Il ressort de l’analyse de ces tentatives que leur échec résulte en grande partie de l’effet des espèces exotiques et des prédateurs. En effet, quelques espèces ont été importées sur le continent australien pour l'élevage comme le lapin. Cependant les répercussions ont été énormes, ces derniers se sont tellement multipliés que la compétition pour la ressource trophique et tellement forte qu'elle influe sur les populations de wallabies. Ce fut le cas pour le brush-tailed rock-wallaby qui ne pu survivre du fait de la compétition trop forte pour la ressource avec les lapins. D'autres espèces comme les renards et les chiens sont à l'origine du non établissement de populations réintroduites. Par exemple en 1988 sur le site de Robertson, quarante-sept Parma- wallabies furent introduits mais en à peine quatre mois, tous les individus sont morts en majorité tués par des renards. Ce phénomène de prédation est beaucoup moins important voir inexistant lors de réintroduction sur des îles. Il ressort que le succès de la pérennité de la population est plus important sur les îles que sur les continents. Hormis la compétition interspécifique et la prédation, un autre paramètre qui intervient dans le succès de la réintroduction et la gestion des projets de réintroductions. Il apparaît un manque de suivi des individus réintroduits, la taille de la population reste incertaine et dans certain cas où l'on croyait l'espèce disparue ce n'était pas le cas. Le suivi post-réintroduction est donc essentiel est même s'il est chronophage il doit être mis en place afin d'assurer la survie de l'espèce. Par exemple, pour contrer la prédation ou la compétition avec les autres espèces, les gestionnaires ont mis en place des barrières physiques (barbelés, clôture électrique) ou ont eu recours aux appâts empoisonnés. Cependant ces techniques ont très peu marché, les populations d'espèces exotiques étant trop importantes. Il est donc essentiel pour réintroduire au mieux une espèces de choisir un site sans espèces exotiques. Le suivi et la gestion des milieux naturels est un travail qui demande aussi beaucoup de ressource financières. Afin d'attirer les investisseurs, les projets de conservations ciblent souvent des espèces emblématiques pour le public. Les objectifs de réintroductions, sont donc très peu à but scientifique ce qui peut expliquer le manque de suivi.
Ici, on résume différents projets de réintroduction australiens concernant les Wallabies mais aussi d'autres macro-arthropodes comme les Quokkas ou les Bettong. Cette synthèse a pour but de mettre en avant les actions qui ont marché et celles qui au contraire ont contribué à l'échec de la réintroduction. Elle a été écrite par un ensemble de chercheurs australiens qui viennent à la fois du domaine de la conservation (Western Australian Department of Conservation and land Management) et du domaine de la recherche universitaire (Department of zoology).
Elle permet de mettre en avant tout ce qu'induit un projet de réintroduction d'une espèce. Sur un même territoire, plusieurs projets ont été mis en place et ont dû faire face à des paramètres qui n'était pas prévu au départ comme la présence d'espèces exotiques. Il est donc nécessaire de bien comprendre dans quel écosystème l'espèce va être réintroduite et avec quelles autres espèces elle va interagir. De plus le modèle de la réintroduction de marsupiala en Australie est un exemple utilisé souvent en modélisation pour expliquer comment une espèces exotique comme le lapin et à l'origine de l'extinction de plusieurs espèces.