Le non labour n'est pas le principal levier d'action pour augmenter la séquestration du carbone par le sols agricoles en France
Pour augmenter le stock de carbone du sol, il est plus efficace d'accroître les entrées de matière organique au sol par implantation de plantes ligneuses en association ou en remplacement de sols nus, plutôt que de pratiquer le non labour.
Les sols contiennent une très grande quantité de carbone, sous forme de matières organiques. Nous avons identifié des pratiques agricoles qui permettraient, sans changement majeur du système de production, d’accroître les stocks de carbone des sols. Nous avons instruit quatre actions : la réduction du travail du sol, l’implantation de davantage de couverts dans les systèmes de culture, le développement de l’agroforesterie et des haies et l’optimisation de la gestion des prairies. Nous décrivons ici ces actions, leur potentiel de stockage de C additionnel par unité de surface, l’assiette sur laquelle elles pourraient être développées et leur potentiel de stockage à l’échelle nationale. Les résultats montrent qu’il apparaît plus efficace, en termes de stockage de C dans le sol, d’accroître les entrées de matière organique au sol, par implantation de ligneux en association ou en remplacement de sols nus, par des couverts végétaux, plutôt que de tenter de réduire les vitesses de minéralisation des matières organiques par des pratiques de non labour. Ce travail s’intègre dans une étude plus vaste de comparaison de leviers techniques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre en agriculture.