Les débats sur la peine de mort se concentrent souvent sur des arguments éthiques, mais rarement sur son efficacité ou inefficacité pour réduire la criminalité. Ses opposants dénoncent une pratique barbare et d'un autre age, ses partisans louent son pouvoir de dissuasion permettant de décourager les criminels en puissance, et donc de réduire le nombre de victimes. Dans le cadre de cette controverse, il est important de se délester de ses considérations morales et éthiques pour se concentrer très pragmatiquement sur les impacts positifs et/ou négatifs de la peine de mort sur la criminalité. L'exercice n'est simple pour personne, pas même pour les chercheurs qui travaillent sur le sujet tant il est politique et touche à des valeurs essentielles et constitutives de nos démocraties.
Avant de commencer l'analyse et/ou la lecture, il ne faut pas adopter une approche partisane, et ne considérer que les faits démontrés, en veillant à l'objectivité des études invoquées (vérifier d'où viennent les financements notamment). Il ne s'agit pas de savoir si la peine de mort est juste ou injuste, mais si elle permet de réduire effectivement la criminalité (en chiffrant cette réduction si possible).
Pas de politique ici : si la peine de mort est efficace, elle n'est pas forcément souhaitable pour autant d'un point de vue sociétal ; si elle est inefficace, elle peut tout de même répondre à une attente de la population et apparaître légitime. Cette controverse ne vise pas à prouver qu'il faille autoriser ou interdire la peine de mort, mais seulement à mesurer ses effets.
Publiée il y a plus de 9 ans par F. Giry.