Ne méprisez pas votre voisin qui fait du pastoralisme : modélisation avec SIG des interactions humain-environnement passées et changements de paysage (centre-ouest de la Jordanie)
La reconstruction des paléoenvironnements permet d'avoir une image des paysages passés et de leurs dynamiques face aux impacts climatiques et anthropiques. Leur étude est donc primordiale afin de mieux cerner les interactions homme-environnement mais aussi climat-environnement et homme-climat dans l'optique d'adopter de meilleures politiques de gestion environnementale et ainsi prévenir des catastrophes environnementales causées par l'Homme. L'article se concentre sur les impacts d'une aridification du climat sur l'environnement après 4400 BP et l'impact des activités anthropiques au Proche-Orient en utilisant les systèmes d'information géographique (SIG).
L'histoire de la région est retracée grâce à différentes données récupérées dans certaines études utilisant divers proxies (pollen, archéologie, paléo géomorphologie, paléo limnologie). Les scripts utilisés pour modéliser les changements de paysage se basent sur des variables géologiques, climatiques et culturelles critiques, comme la pente du terrain, la dureté du substrat, la couverture végétale, la densité de population, la taille des bassins versants ainsi que des statistiques rétrodictives pour les précipitations, la température et l’évaporation. Toutes ces données sont issues de 4 stations météorologiques. Les zones impacts par l'homme sont délimitées par un script dépendant du couvert végétal. De même, les zones de pâturage sont délimitées à partir des villages ou sites archéologiques avec une certaine distance des habitations et étendues selon la capacité et la nécessité de déplacement des éleveurs.
De nombreux biais sont possibles:
Non seulement le pastoralisme extensif permet, sur le long-terme, une augmentation de la biodiversité avec une hétérogénéité plus importante du couvert végétal que l'agriculture extensive mais cela dépend également de la taille de la zone utilisée (plus le site est petit, plus le pourcentage de partie arborée est grande). De même, ce système aurait permis aux tribus de survivre aux conditions climatiques difficiles dans les zones arides car c'est un système qui permet une organisation sociale et économique plus souple. La combinaison agriculture et pastoralisme diminue les risques d'érosion des sols comparée à s'ils étaient pratiqués seuls.