L'écotourisme peut-il apporter de réels avantages économiques, sociaux et environnementaux ? Une étude de la péninsule d'Osa, Costa Rica
Le débat persiste concernant l'impact du tourisme sur les environnements locaux et les moyens de subsistance locaux près des zones protégées. Les questions abordées sont autour des contributions du tourisme pour les subsistances locales, la création de revenus et d'aires protégées. Cet article examine ces questions ainsi que la croissance rapide de l'écotourisme en tant que forme spécifique de voyage de loisir dans des zones naturelles. En 2008, il a été estimé que le Costa Rica était devenu la destination écotouristique la plus emblématique du monde. Pour explorer les questions précédemment citées, une équipe de chercheurs a été déployée sur le terrain à Osa en août 2010. L'hypothèse testée ici est que l'écotourisme, dans la région, représente un meilleur et différent moyen de subsistance pour ceux employés dans le secteur que les opportunités offertes aux résidents locaux employé dans les secteurs alternatifs (construction, transportation, mine d'or etc).
Afin d'évaluer l'impact de l'écotourisme sur la péninsule d'Osa, des données ethnographiques provenant de d'employés d'écotourisme (gérants, propriétaires de gîtes etc), de résidents locaux ainsi que de visiteurs dans la région, ont été collectées. De plus, des données d'archives d'études antérieures, de documentation TIC, de rapports d'ONG et d'articles de presse populaires ont été rassemblées. Une comparaison a été faites entre des employés de l'écotourisme et d'autres résidents locaux ne travaillant pas dans le domaine du tourisme mais ayant des similitudes démographiques. Une grille d'interview a été conçue pour recueillir les données quantitatives et qualitatives reprenant les thèmes: (1) les informations démographiques des résidents; (2) les informations sur l'emploi, les revenus et les dépenses pour la famille; (3)l'attitude des résidents envers les parcs nationaux et la conservation de l'environnement; (4)les perceptions sur les problèmes locaux; (5) évaluation de la qualité de vie.
On a constaté que les travailleurs du tourisme étaient beaucoup plus susceptible d'être nés dans la région que les autres (58% contre 35%). Ce résultat signifie que les autochtones peuvent et trouvent du travail dans le secteur touristique local et qu'ils y voient un avantage économique. De plus, le salaire moyen est 2 fois plus important dans le secteur touristique qu'ailleurs. Afin d'explorer le lien emplois-comportement lié à l'environnement, la question sur l'extraction de ressources dans la forêt a été posée. Parmi les travailleurs non-touristiques, 37.5% ont déclaré avoir extrait des ressources contre 17.5% pour les travailleurs touristiques ( mais sans lien statistique significatif; p=0,051). Néanmoins, plusieurs des éco-hébergements de l'échantillon étudié fournissent des fonds à leurs communautés locales pour la conservation et les besoins au développement. Par exemple, il a été estimé que le parc national de Corcovado a bénéficié de 25 000 dollars grâce à ces éco-hébergements.
Ces données ne représentent qu'un premier coup d'oeil sur un échantillon relativement petit (128 interviews) et ne couvrent qu'une courte période.
Cet article ne permet pas d'étayer notre problématique de départ, car explicitant d'avantage l'impact indirecte de l'écotourisme sur la population humaine locale. Cependant, nous pouvons mieux cerner les impacts indirects sur la biodiversité. Quelques informations sont donc intéressantes. Nous pouvons citer notamment l'avantage offert par les éco-hébergement aux divers parcs naturels que ce soit par les droits d'entrée payés par les visiteurs, ou la contribution directe au reboisement de la forêt.