Titre de la méta-analyse :

Le rôle de l'écotourisme dans la conservation : panacée ou boîte de Pandor ?


Figure :

Principaux effets négatifs et positifs des projets d'écotourisme et les raisons qui peuvent conduire à le succès ou l'échec d'un projet (Krüger, 2005).

Introduction à la méta-analyse :

L'écotourisme, forme de tourisme basé sur la nature, fait aujourd'hui le "buzz" chez les biologistes de la conservation. Son succès est largement attribué au développement durable et à son lien avec la conservation des ressources. Il est vu comme un remède pour la biodiversité. Pour que l'écotourisme soit durable quatre critères ont été suggérés : fréquentation, finance, écologie, économie. Les études pour discerner les aspects positifs et négatifs de l'écotourisme sur la biodiversité sont cependant difficiles à analyser. Ainsi cette méta-analyse a pour but de répondre aux questions suivantes :

  1. Comment sont réparties les études sur l’écotourisme et leur distribution correspond t-elle à celle de la biodiversité ?
  2. Quelles sont les variables influençant la durabilité ?
  3. Quels sont les principaux effets positifs et négatifs ?
Expériences de la méta-analyse :

Les données sont issues de recherches de mots clés sur WOK et n'inclut que 251 études de cas orientés sur l'aspect biodiversité. Il a ensuite analysé les études et leur distribution entre les continents, les habitats, les méthodes d'investigation, l'engagement des communautés et les espèces porte-drapeau avec des analyses multivariées.

Résultats de la méta-analyse :

Concernant la distribution des études de cas sur l'écotourisme dans le temps, l'espèce et selon les espèces on note plus d'études sur les conséquences (74.9%) que sur des propositions (25.1%). On a également une forte corrélation entre le temps et le nombre d'études publiées. Cela révèle donc une tendance croissante pour les études de cas sur les conséquences de l'écotourisme. Dans l'espace, les études sont nombreuses au Costa Rica en premier puis les lieux présentant des forêts tropicales (35% du total), des savanes ou le littoral. Pour la relation spatiale, la corrélation études-aires est faible car de nombreux pays ne sont pas étudiés (Russie, Antarctique). Les études sur des espèces porte-drapeau représentent 27% de l'analyse. Pour l'endémisme et les espèces porte drapeau, il y a plus d'études en Afrique ou en Australie, car il y a plus d'espèces porte-drapeau avec un focus mondial sur les oiseaux (2%). La durabilité des sites d'écotourisme est fortement corrélée au espèces charismatiques.

Rigueur de la méta-analyse :

L'analyse des études de cas se veut très pertinente avec un classement des auteurs, leur background, les variables et modalités utilisées, les espèces utilisées ainsi que la méthode d'investigation. Le nombre de données utilisées est également très important, et les détails issus des analyses fournissent de précieuse informations. Il n'existe pas de conflits d'intérêt dans ce méta-analyse.

Ce que cette méta-analyse apporte au débat :

Cette méta-analyse renforce l'idée que les espèces porte-drapeau sont très utilisées pour la mise en place de sites d'écotourisme.En impliquant des mesures de conservation à certaines espèces on ne favorise pas l'ensemble de la biodiversité. Même si les espèces porte-drapeau semble être corrélées avec la durabilité des sites d'écotourisme, l'impact de l'écotourisme n'en est pas moins négatif. Les impacts positifs sont la protection et conservation des espèces porte-drapeau, en particulier à fine échelle et avec le soutien des populations locales. Cette méta-analyse nous montre quand même les effets négatifs de l'écotourisme avec particulièrement un nombre de touristes trop importants. Des mesures de gestions du nombre de touristes sont donc essentielles.

Publiée il y a plus de 5 ans par M. Varoux et N. Zeballos.
Dernière modification il y a presque 5 ans.