Titre de l'article :

L’enrobage de semences avec des néonicotinoïdes impact négativement les abeilles sauvages


Figure :

Analyse de la densité et de la capacité reproductive des insectes étudiés. a) Densité d’abeille sauvage à proximité des champs. b) nombre médian de tubes comportant une abeille sauvage. c) Nombre de cocons de reine (cercles pleins) et de travailleurs (cercles vides) dans des colonies de bourdons. d) Nombre moyen d’abeille domestique par ruche.

Introduction à l'article :

Un déclin des insectes pollinisateurs a été constaté depuis quelques années. Les insecticides sont des substances suspectées d’être en partie responsable du déclin des pollinisateurs. Parmi l’ensemble des insecticides, les néonicotinoïdes sont particulièrement suspectés. Un certain nombre d’études s’intéressent aux impacts des néonicotinoïdes sur les population d’abeilles domestiques ou de bourdon. Cependant, l’impact des néonicotinoïdes est peu étudié chez les abeilles sauvages. Ici, les auteurs se proposent d’étudier l’effet des néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences de colza sur les populations de bourdon, d’abeilles domestiques et d’abeilles sauvage.

Expériences de l'article :

Dans cette expérience, les auteurs évaluent l’impact d’un produit commercial nommé Elado (produit contenant entre autres de la clothianidine) appliqué sur des semences de colza. Les auteurs étudient 16 zones séparées par au moins 4 km. 8 de ces zones possèdent un champ traité au néonicotinoïde et 8 zones constituent le contrôle. Les champs ont des superficies de 8.9ha en moyenne. 6 ruches de bourdon, 6 ruches d’abeilles domestiques et 3 nids d’abeilles sauvages sont placés à proximité de chaque champ. La densité des populations d’abeilles sauvage (nombre moyen d’abeille observé sur 467 m2), leur capacité à former des nids ainsi que la quantité de cocons de bourdons et le nombre d’adultes par colonies d’abeilles domestique sont ensuite analysés.

Résultats de l'article :

Les auteurs montrent que la densité d’abeille sauvage ainsi que leur capacité à former des nids sont plus faible dans les zones traités avec des néonicotinoïdes que dans les zones non traitées. De plus, le nombre de cocons (de reine ou de travailleurs) présents dans les colonies de bourdons est plus faible dans les champs traités comparativement au contrôle. Toutes ces différences sont statistiquement significatives. Cependant, aucune différence statistiquement significative n’est observée entre les populations d’abeille domestique.

Rigueur de l'article :

Cet article présente une expérience réalisée en champs sur diverses zones géographiques. Ils peuvent donc réaliser une analyse statistique ce qui contraste avec d’autres études en champs. Même si 16 champs représentent un faible échantillon, plusieurs ruches ou nids sont placés par champs ce qui confère une certaine robustesse statistique. Cependant, les auteurs ne montrent pas que les 16 zones choisies sont similaires. De plus, certaines ont un champ de colza à moins de 1 km ce qui peut permettre aux insectes des champs traités de butiner des fleurs non traités.

Ce que cet article apporte au débat :

Cet article est le premier à montrer un impact négatif des néonicotinoïdes dans une étude en champs sur des abeilles sauvage. Cet impact est également observé chez le bourdon mais n’est pas observé chez les abeilles domestiques.

Publiée il y a plus de 3 ans par T. Prévitali.
Dernière modification il y a plus de 3 ans.