Titre de la review :

La base biologique de l'orientation sexuelle humaine: l'épigénétique joue-t-elle un rôle ?


Résumé de la review :

Dans cette revue, les auteurs remettent en contexte la preuve que l’orientation sexuelle a des preuves biologiques. Ils se penchent plus en détails sur l’implication des mécanismes épigénétiques dans cette orientation. Pour cela, ils étudient le cas des femmes atteintes d’hyperplasie congénitale des glandes surrénales (CAH). Cette maladie rare serait due à une surexposition à la testostérone dans l’utérus lors de la formation du fœtus. Il a été démontré que ces femmes sont plus homosexuelles que les femmes non atteintes par la maladie.

  • Rôle de la génétique dans le déterminisme de l’homosexualité (présentation des résultats importants de 1994 à 2014)
    Dans cette partie, les auteurs exposent les résultats de précédentes études portant sur l’influence de la génétique sur l’établissement de l’homosexualité. Ces études montrent bel et bien que la génétique joue un rôle majeur dans l’orientation sexuelle (masculine). Ainsi, les études portant sur les jumeaux mâles et femelles (Figure 1 (A)) ont montré que le taux d’homosexualité est significativement plus élevé chez les jumeaux monozygotes (MZ) que chez les dizygotes (DZ). Ce qui suggère que l’homosexualité est un trait hautement héritable. De même, de nombreuses études montrent que l’orientation sexuelle mâle semble être liée à la présence d’un allèle Xq28 sur le chromosome X (Hamer et al., 1993 ; Figure 1 (C)).

  • Résultats suggérant un lien entre l’épigénétique et l’orientation sexuelle (focus sur l’orientation sexuelle féminine et l’exposition prénatale aux hormones)
    Dans cette partie, les auteurs développent une hypothèse selon laquelle l’épigénétique peut expliquer l’apparition de l’homosexualité. Ils s’interrogent également sur le rôle des hormones prénatales dans l’orientation sexuelle féminine et les mécanismes épigénétiques potentiels qui peuvent expliquer cet effet à long terme de l’exposition aux hormones prénatales.
    Ainsi, les différences dans les méthylations de l’ADN entre les jumeaux monozygotes et dizygotes pourraient expliquer l’orientation sexuelle mâle. De même, les auteurs supposent que des mécanismes épigénétiques pourraient être à l’origine du déclenchement des antigènes mâles chez la mère, qui expliquent l’effet des frères plus âgés (ou "FBO", Fraternal Birth Order). Pour ce qui est des femmes atteintes de CAH, des mécanismes épigénétiques pourraient expliquer l'exposition du fœtus aux androgènes prénatales.

Rigueur de la review :

Les auteurs émettent plusieurs hypothèses en ce qui concerne le rôle des mécanismes épigénétiques sur l’orientation sexuelle. Cependant, il n’y a pas encore de résultats concrets pour prouver leur implication. Les études sont en cours.

Ce que cette review apporte au débat :

Cette revue reprend les facteurs génétiques pouvant expliquer l’orientation sexuelle. Elle apporte de nouvelles hypothèses, notamment concernant le rôle de l’épigénétique. Les études précédentes montrent que la génétique joue un rôle majeur dans l’orientation sexuelle. A cette régulation génétique s’ajoutent des mécanismes épigénétiques pour contrôler l’orientation sexuelle et ainsi assurer la reproduction.

Publiée il y a plus de 7 ans par F. Fekraoui et collaborateurs..
Dernière modification il y a plus de 7 ans.