Etude des reports de circulation après l'effondrement d'un pont à Minneapolis (Etats-Unis)
Cet article profite d'une situation atypique pour analyser intelligemment les reports de circulation lorsque des voies sont coupées : l'effondrement d'un pont à Minneapolis. Puisque les autres moyens de traverser la rivière sont limités, il était relativement facile de mesurer le trafic sur les ponts restants pour déterminer les évolutions du trafic total traversant la rivière.
Les auteurs utilisent une double approche, à la fois de comparaison du trafic objectif (évolution du nombre de véhicules avant et après effondrement du pont sur plusieurs axes alentours), et d'enquête auprès des usagers pour connaître l'évolution de leurs comportements et les itinéraires de remplacement qu'ils prennent (à partir de cartes où ils doivent dessiner leur trajet à plusieurs période).
Les résultats montrent une légère baisse du trafic total, de l'ordre de 6 %, présentée comme peu significative par les auteurs. Les effets les plus significatifs sont :
Un autre résultat est intéressant : le temps de trajet moyen augmente immédiatement après l'effondrement du pont (de 35.5 à 40 min), puis redescend à 38.5 minutes deux mois plus tard, quand les usagers ont stabilisé leurs nouveaux itinéraires.
Les transports en commun n'ont pas été particulièrement plébiscités, mais ils étaient peu développés (seulement des bus qui subissaient aussi l'augmentation des temps de trajet due à l'effondrement du pont et aux reports de circulation).
Les auteurs ont une démarche très rigoureuse, ils détaillent toutes leurs méthodologies et prennent soin de souligner les limites.
Cet article montre que l'évaporation du trafic n'est pas forcément significatif.