Declin des pollinisateurs et de leurs plantes associées en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
Malgré le grand nombre d’études montrant le déclin des pollinisateurs, peu d'études s’intéressent aux assemblages pollinisateurs-plantes.
Les auteurs ont utilisé presque 1 million de données de présence d’abeilles et de syrphes (toutes indigènes exceptée l’abeille domestique Apis mellifera) dans les deux pays. Ils ont ensuite utilisé des méthodes de raréfaction pour comparer les richesses spécifiques avant et après 1980 dans des carrés de 10 km sur 10 km. L’avantage de telles méthodes est qu’elles permettent de comparer des sites même si la taille et les méthodes d’échantillonnage sont très différentes (ce qui est le cas pour des études à grande échelle et sur une longue période, avec de nombreux échantillonneurs).
La richesse spécifique en abeille a diminué de plus de 20% sur 52 et 67% des patchs britanniques et néerlandais, alors qu’elle a augmenté pour seulement respectivement 10 et 4% des patchs (pour les syrphes, la situation est moins dramatique). En revanche, si l’on regarde plus précisément quelles sont les espèces qui ont le plus été affectées, on s’aperçoit que ce sont les espèces de pollinisateurs les plus spécialistes (les auteurs citent les abeilles à langue longue) qui ont été le plus affectées. Pour les syrphes, les espèces possédant les plus grandes capacités migratoires sont les moins touchées. Enfin, les auteurs montrent qu’en Grande-bretagne, les espèces de plantes dépendantes des insectes pollinisateurs (à pollinisation entomogame) ont décru, à l’inverse des plantes à pollinisation par le vent (anémogames). De manière non significative, aux Pays-Bas, les deux types de plantes (entomo- et anémogames) connaissent une amélioration.
Les résultats présentés ici ne permettent pas de dire si c’est la diminution du nombre des pollinisateurs qui a induit celle des plantes associées, ou l’inverse. En revanche, l’étude montre que ces deux acteurs des communautés biologiques connaissent un déclin commun, surtout en Grande-Bretagne.
Les auteurs avouent que ce qu’ils observent en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas ne permet pas d’affirmer que les pollinisateurs connaissent une crise globale. Ces deux pays sont parmi les plus urbanisés au monde et peu d’habitats y sont encore non-anthropisés. Affaire à suivre avec des données de pays moins urbanisés...