Titre de la review

Ce que les insectes peuvent nous dire sur l'origine de la conscience.

Résumé de la review

Les résultats de l'étude de Merker (2007) démontrent l'existence d'expériences subjectives chez l'humain en cas de lésion du cortex, supposé être la région cérébrale permettant leur ressenti. Merker souligne que d'autres régions cérébrales jouent un rôle dans l'existence de ces sentiments. Barron et Klein utilisent ces conclusions pour proposer que l'analogie de fonction de certaines aires cérébrales du cerveau des insectes avec celles étudiées par Merker soit un indice de la présence d'expériences subjectives chez les insectes.
Les auteurs discutent des implications évolutives et écologiques liées au ressenti d'expériences subjectives et émettent l'hypothèse que l'apparition de cette capacité remonte au Cambrien.

Rigueur de la review

Cette revue est, de l'aveu même de ses auteurs, hautement spéculative et a connu des critiques (Key et al. 2016). Les hypothèses qui sont proposées reposent toutefois sur des études récentes sur la fonction du cortex chez l'humain et permettent une approche intéressante de la question de la douleur chez les insectes.

Ce que cette review apporte au débat

La capacité à resentir des expériences subjectives est l'un des prérequis proposés à l'existence de douleur. Cet aspect est relativement peu abordé dans les articles s'intéressant à l'existence de douleur chez les invertébrés, certainement du fait de la difficulté innérente à l'étude d'une telle question. La possibilité que les structures cérébrales liées à la conscience chez l'humain connaissent des analogues chez les insectes permet toutefois de considérer l'existence de niveaux de conscience basique chez ces derniers. Si les auteurs soulignent la nécessité de tester les hypothèses avancées dans cette revue par des approches empiriques, l'analogie de fonction des structures des cerveaux des insectes et des vertébrés constitue un point important pour la question qui nous intéresse.

Remarques sur la review

Malgré nos recherches, nous n'avons pas pu trouver d'études appliquant le test de Gallup (ou test du miroir -utilisé pour déterminer la perception du soi chez les animaux-) à des invertébrés. Sice test, relativement simple, connaît de nombreux détracteurs du fait du nombre de biais qui peuvent l'impacter, il serait intéressant de déterminer s'il peut être appliqué à certaines espèces d'insectes. Dans le cas où des résultats positifs sortiraient d'une telle expérience, il serait possible de conclure à l'existence d'une conscience de soi chez les insectes et par conséquent sur l'existence d'expériences subjectives dans ce clade.

Figure
Légende :

source : Barron & Klein (2016)

Publiée il y a plus de 4 ans par J.L. Claret.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.
Review : What insects can tell us about the origins of consciousness
  • 1
  • Auteurs
    Andrew B. Barron, Colin Klein
  • Année de publication
    2016
  • Journal
    Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America
  • Abstract (dans sa langue originale)

    How, why, and when consciousness evolved remain hotly debated topics. Addressing these issues requires
    considering the distribution of consciousness across the animal phylogenetic tree. Here we propose that at
    least one invertebrate clade, the insects, has a capacity for the most basic aspect of consciousness:
    subjective experience. In vertebrates the capacity for subjective experience is supported by integrated
    structures in the midbrain that create a neural simulation of the state of the mobile animal in space. This
    integrated and egocentric representation of the world from the animal’s perspective is sufficient for subjective
    experience. Structures in the insect brain perform analogous functions. Therefore, we argue the
    insect brain also supports a capacity for subjective experience. In both vertebrates and insects this form of
    behavioral control system evolved as an efficient solution to basic problems of sensory reafference and
    true navigation. The brain structures that support subjective experience in vertebrates and insects are very
    different from each other, but in both cases they are basal to each clade. Hence we propose the origins of
    subjective experience can be traced to the Cambrian.

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  • Apparait dans la controverse
    Douleur ou nociception : que perçoivent réellement les Invertébrés ?
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