Des tortues introduites en Mauritanie pour rétablir des relations vitales entre espèces
Dans le monde entier, il y a une perte de biodiversité. La restauration des écosystèmes à souvent pour but d’augmenter la diversité d’un site. Une nouvelle approche consiste à restaurer les interactions entre les espèces. En effet, de nombreuses espèces ont besoin de la présence d’autre espèce pour leur survie. Une technique consiste à introduire des taxons en substitute pour remplacer les fonctions d’une espèce qui est récemment éteinte et ainsi rétabli des interactions essentielles à l’écosystème.
En Mauritanie l'ébénier, Diospyros egrettarum (Ebenacea), est en danger critique d’extinction suite à l’extinction de tous les grands frugivores natifs des îles, notamment les tortues géantes. Ces grands frugivores sont nécessaires à la dissémination de l’arbre mais l’anthroposisation à conduit à leurs pertes. Afin de préserver cette espèce d’ébénier la tortue géante__ Aldabrachelys gigantea_ _a été introduite en substitue aux espèces de tortues disparues.
L’expérience a été menée dans une petite île où les grands vertébrés ont disparu récemment. Un suivi de population a été effectué sur les populations des arbres. Les tortues géantes ont été choisies comme substitut car les tortues éteintes Cylindraspis était des espèces endémiques de la Mauritanie et se sont éteintes récemment. Les tortues de substitution ont une écologie et une taxonomie similaire à ces espèces disparues. Un suivi de population des arbres et des tortues a été effectué.
Des patches de graines sont retrouvés sous les arbres parents mais également des patches qui sont éloignés des arbres parents (plus de 500 patches). Cette dispersion peut uniquement être du à la présence des tortues introduites car aucun autre dissiminateur n’est présent sur l’île. Durant l’expérience, il a également été testé la capacité de germination des graines qui sont passés par dispersion des tortues. Le résultat montre que la germination des graines est améliorée grâce à la digestion des tortues permettant aux graines de s’implanter rapidement et après la dispersion.
Il n’est pas pour l’instant certain que les graines dispersées par les tortues donneront des adultes fertiles. De même la conséquence (bénéfique ou néfaste) de l’introduction sur les autres espèces natives et exotiques de l’île restent à démontrer. Pour l’instant en 6 ans d’observations, aucune observation néfaste n’a été observée. L’expérience est concluante, mais reste à une échelle limiter par la petite taille de l’île et par le choix du modèle écologique (la tortue) qui peut facilement être manipulé. Une telle expérience peut être plus délicate (montagne, ect) sur de plus grands espaces et sur d’autre modèles (grand mammifère par exemple).
L’espèce exotique est apportée à l’environnement afin de sauver une autre espèce de l'extinction comme c’est souvent le cas. Il apporte une expérience sur le long terme (10 ans d’expérimentation) qui sont assez rare, car souvent on n’a pas d’information quant à l’introduction d’espèce comme substitut dans un environnement. Ils apportent, un nouveau point de vue quant à la conservation et la restauration des écosystèmes via les relations entre les espèces natives et exotiques jouant un rôle de substitue.