Titre de la review

Réponse à l'article de Gozlan (2008) : l'introduction de poissons d'eau douce non-natifs a certainement un impact écologique néfaste

Résumé de la review

L'introduction d'espèces n'est pas réprimée dans le monde entier, et dans certains pays elle est même favorisée. Les lois pour le contrôle des espèces ne sont pas non plus les mêmes, notamment dans les pays en voie de développement où les contrôles des espèces introduites ne sont souvent pas mis en place.
Gozlan (2008) n'a pas tenu compte des différences entre les régions lors de l'étude de sa base de données provenant de FishBase et du FAO. La plupart des données de ces sites sont incomplètes puisque beaucoup de pays très riches en diversité (ex : Brésil) n'ont pas encore répertorié l'ensemble des espèces. De plus, l'impact écologique d'espèces non-natives est souvent difficile à évaluer puisqu'il n'y a pas forcément d'études précédentes sur la région envahie. L'aspect économique que confère Gozlan (2008) à une espèce introduite est souvent sous-estimé puisqu'il ne considère pas son impact économique ni la difficulté à estimer un tel coût. Également, de nombreux poissons d'eau douce introduits dans une zone ont un effet dévastateur sur les populations de poissons dans d'autres zones, puisque les espèces migrent et ne restent pas statiques.
Gozlan (2008) indique que l'introduction des Clariidae est à faire avec précaution. Le poisson-chat Africain est une espèce résistante qui s'établit facilement dans la nature. Au Brésil, ce poisson a été introduit intentionnellement et accidentellement, et aujourd'hui, il pullule dans certaines rivières du pays, notamment là où il y a déjà une dégradation anthropique. Cette combinaison conduit à l'extinction d'espèces locales.
L'introduction d'invertébrés peut aussi avoir un impact néfaste sur la diversité de poissons d'eau douce, notamment par la transmission de parasites entraînant la mort de nombreuses espèces de poissons natives.
De nombreux cas d'hybridation sont également recensés, mais contrairement à ce que Gozlan (2008) présente, la plupart ont un impact négatif sur la diversité.
De nombreux cas ont aussi été analysés concernant les pathogènes et les parasites. Ils sont portés par une espèce qui y est résistante, mais lorsque cette espèce est introduite dans un nouveau milieu, les autres espèces sont infectées par ses pathogènes et ses parasites et la diversité décline.
L'introduction d'espèces non-natives en tant que contrôle biologique est souvent un problème. En effet, les impacts de ces espèces sur l'écosystème sont souvent inconnus ou mal compris, mais sont souvent nombreux et négatifs.
Le peu de données acquises aujourd'hui sur l'introduction de poissons non-natifs implique d'être le plus prudent possible. Le mieux serait de favoriser la culture des espèces locales plutôt que d'introduire des espèces non-natives.

Rigueur de la review

Étant une réponse à un article qui tentait de décriminaliser l'introduction d'espèces non-natives, cette publication se focalise essentiellement sur l'aspect négatif de cette introduction. Même si beaucoup d'exemples existent pour montrer que les espèces non-natives ont généralement un effet désastreux sur les écosystèmes, il existe aussi des études qui démontre que tout n'est pas blanc ou noir et qu'il faut savoir nuancer son propos.

Ce que cette review apporte au débat

Cette review apporte une contribution au débat et clame que l'introduction d'espèces non-natives est certainement un problème, au moins pour les poissons d'eau douce. Lire cette publication en parallèle avec celle de Gozlan (2008) permet de se rendre compte que l'impact des espèces exotiques n'est pas forcément clair et qu'il n'y a pas de consensus au sein de la communauté scientifique. C'est au cas par cas qu'il faut étudier l'effet de l'introduction d'une espèce non-native sur les écosystèmes et sur la biodiversité. Les scientifiques doivent travailler ensemble pour clarifier la situation et pour proposer des solutions aux gouvernements pour préserver la biodiversité sans que cela n'ait d'impacts économiques.

Publiée il y a environ 9 ans par Josselin Griffet.
Dernière modification il y a environ 9 ans.
Review : Introduction of non-native freshwater fish can certainly be bad
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  • Auteurs
    Jean Ricardo Simoes Vitule, Carolina Arruda Freire & Daniel Simberloff
  • Année de publication
    2009
  • Journal
    Fish and Fisheries
  • Abstract (dans sa langue originale)

    In this paper, we respond to Gozlan’s views of the introduction of freshwater fish, as we strongly disagree with his view and approach. We demonstrate that many real-world examples of freshwater fish introductions have catastrophic ecological consequences. We detail a few noteworthy examples, such as those of the Nile perch, carp, tilapias, catfishes, and the zebra mussel. We discuss within-nation introductions, and we explore several related problems, such as hybridization and spread of pathogens and parasites. We propose that Gozlan’s analysis is biased, as more reliable data on impacts that are already widespread are urgently needed, mainly in the biologically richest areas of the world. Thus, we continue to advocate the precautionary principle, because species introductions, once established, are largely irreversible.

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    Introduction d'espèces non natives : problème ou solution ?
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