Resolving the value of the dingo in ecological restoration
L'Australie contribue à la moitié des disparitions d'espèces de mammifères dans le monde au cours des 200 dernières années, ce qui a entraîné de profonde désorganisation de certains de ces écosystèmes.
Il y a un grand intérêt pour la ré-introduction des "super-prédateurs", notamment pour exploiter leurs "services écologiques". Ainsi, en Australie, une des solutions suggérées pour restaurer les pâturages dégradés, est de ré-introduire des populations de dingos où son abondance a beaucoup diminué suite au contrôle létal.
Cette idée s'appuie sur des théories et travaux qui suggèrent que les dingos auraient un effet suppressif sur les populations de chèvres sauvages et kangourous, qui, à haute densité dégradent les pâturages. Ils prédateraient également les méso-prédateurs, comme les renards roux et les chats sauvages, et seraient donc bénéfiques pour les petits et moyens animaux natifs menacés par cette pression de prédation.
Cependant, la ré-introduction du dingo possède des opposants, qui suggèrent que le dingos pourrait représenter une menace pour certaine faune, tandis que d'autres pensent que les études sur son écologie n'ont pas été faites de manière correcte ou que leurs conclusions de sont pas convaincantes. Ces critiques ont suscité des réponses, mais la proposition reste controversée. En particulier, certains pensent que le dingo pourrait avoir une préférence pour les petits mammifères, et ne préviendrait donc pas l'extinction de certaines proies du renard roux. D'autres estiment que c'est peut être un méso-prédateur lui aussi qui pourrait avoir des effets écologiques inattendus.
Selon les auteurs, il existe deux expériences possibles pour analyser le rôle d’un super-prédateur. Le premier, est de réduire sa densité dans un écosystème avec contrôle létal, le second est de le ré-introduire dans un système écologique où sa population a décliné/ s'est éteinte. Ici, ils pensent que la seconde option est préférable. En effet, même si elles font débat, certaines études ont déjà évalué le rôle écologique du dingo en utilisant des contrôles létaux. De plus, actuellement, l'impact de l'augmentation de l'abondance de dingos sur un écosystème est peu connu.
Pour analyser ceci, une expérience de réintroduction pourrait être faite. Ils proposent de clôturer un parc naturel, le Parc National Sturt (3 000 km²), en Nouvelle-Galles du Sud, à la limite du Queensland et de l'Australie du Sud où le dingo est présent pour faciliter sa ré-introduction et sa ré-expansion. Ils soumettent l'idée d'étudier la zone avant (pendant un à trois ans) la mise en place de la barrière et ré-introduction et après (pendant au moins cinq). Ainsi, en comparaison avec des zones contrôles avoisinantes, ils pourraient analyser de façon "globale" l'impact direct des dingo sur la densité de proies, et indirectement sur la végétation, et d'autres vertébrés tels que les rongeurs, varans et nidification des oiseaux.
Ils pensent rencontrer quelques obstacles sociétaux et législatifs, mais pour lesquels ils trouvent des réponses dans la communication sur les enjeux et bénéfices d'une telle expérimentation.
D’après les études antérieures, les auteurs s’attendent à un changement d’abondance et de comportement des méso-prédateurs, et des herbivores de moyenne et grande taille, et plus tard l'augmentation des petits vertébrés et un changement de la structure des communautés de végétaux. Les risques de ne pouvoir observer aucuns changements lié aux dingos, sont limités avec les contrôles, et le manque potentiel de réplications, et d'ouverture à une échelle de temps et d'espaces plus grande peuvent être dans une moindre mesure corrigé statistiquement.
Selon les auteurs cette étude est essentielle pour comprendre le rôle écologique du dingo et sa conservation, ainsi que pour la gestion des espèces natives menacées en Australie.
Il existe une controverse sur le rôle écologique du dingo, or sa ré-introduction est suggérée pour la restauration de certains écosystèmes. Cette publication propose une expérience à grande échelle qui pourrait éclaircir cette controverse de façon scientifique et rigoureuse. En ce sens, même si elle ne réponds pas OUI ou NON à notre question de départ, elle est intéressante parce qu'elle propose une "solution" pour pouvoir y répondre dans un cas particulier. Là encore, cette expérience se ferait dans un endroit clos (et c'est volontaire), elle permettrait d'avoir une meilleure connaissance des "services écologiques" du dingo dans ce cas, mais la généralisation du modèle pour des zones où les dispersions des différents acteurs seraient possibles nous semblent difficile.
Cependant, il semble qu'ils ne fassent pas mention de l'origine des dingos qui pourraient être ré-introduits, est-ce que des dingos issus de la captivité auront le même rôle écologique que des dingos sauvages ?
There is global interest in restoring populations of apex predators, both to conserve them and to harness their ecological
services. In Australia, reintroduction of dingoes (Canis dingo) has been proposed to help restore degraded rangelands. This
proposal is based on theories and the results of studies suggesting that dingoes can suppress populations of prey (especially
medium- and large-sized herbivores) and invasive predators such as red foxes (Vulpes vulpes) and feral cats (Felis catus) that
prey on threatened native species. However, the idea of dingo reintroduction has met opposition, especially from scientists who
query the dingo’s positive effects for some species or in some environments. Here, we ask ‘what is a feasible experimental design
for assessing the role of dingoes in ecological restoration?’We outline and propose a dingo reintroduction experiment—one that
draws upon the existing dingo-proof fence—and identify an area suitable for this (Sturt National Park, western New South
Wales). Although challenging, this initiative would test whether dingoes can help restore Australia’s rangeland biodiversity,
and potentially provide proof-of-concept for apex predator reintroductions globally.