"Lire" le cerveau d'enfants malaisiens en réaction à de la publicité télévisuelle sur de la nourriture et des boissons
Les auteurs rappellent dans leur introduction que plusieurs études ont montré une augmentation drastique de l'obésité, en particulier de l'obésité infantile, au cours des dernières décennies et ce dans plusieurs régions et dans plusieurs pays du globe. La Malaisie est le pays avec le plus fort taux d'obésité infantile en Asie du Sud Est, avec une prévalence de 22.5% chez les garçons et 19.1% chez les filles de moins de 20 ans. Il s'agit d'un problème sérieux car l'obésité infantile est souvent liée à du diabète et des problèmes cardiovasculaires chez l'adulte.
Les publicités alimentaires à la télévision sont régulièrement accusées de promouvoir la consommation d'aliments gras et sucrés qui ne sont pas excellents pour la santé, du moins en excès.
Jusqu'à 12 ans, les enfants ont rarement un regard critique sur les publicités et, de ce fait, sont très facilement influencables par la télévision dans leurs comportements.
(adaptation de l'introduction de l'article)
L'étude a été menée sur 402 enfants scolarisés en école primaire à Kuala Lumpur (56.7% de filles, répartition égale entre les différents groupes ethniques de Malaisie: 31.1% chinois, 30.6% indiens, 38.3% malaisiens). Les enfants sélectionnés pour l'étude devaient:
L'étude montre que plus les enfants sont âgés, moins les publicités vont les influencer, suggérant que plus leur conscience, leur sceptiscisme et leurs défenses cognitives se développent, moins ils seront influencables par la publicité.
Les auteurs montrent aussi une corrélation entre le temps passé à regarder la télévision chaque semaine et le fait de consommer de la nourriture qui n'est pas saine, en particulier quand des personnages appréciés des enfants (super-héros de dessin-animé notamment) qu'ils regardent y apparaissent.
Les auteurs constatent aussi que parmi les 3 groupes ethniques étudiés, les chinois semblent beaucoup moins vulnérables aux publicités. Les auteurs supposent que cela pourrait être dû à un accent fort mis sur l'éducation dans les familles chinoises en Malaisie où le temps passé à regarder la télévision est aussi le plus faible des 3 groupes ethniques (p.value<0.05).
Cet article souligne que les publicités à la télévision influencent nos comportements quand à nos préférences alimentaires.
Il rappelle en outre que les enfants (moins de 12ans) sont bien plus vulnérables que les adultes à ce genre de publicités car ils n'ont pas encore acquis de capacité à prendre du recul et un regard critique sur ce que la télévision, et surtout la publicité, leur présente. De ce fait, ils forment dès leur plus jeune âge des préférences alimentaires pouvant très tôt ou plus tard mené à de l'obésité et donc à des problèmes de santé.
Background: Television food advertising (TVFA) is the most dominant medium in the obesogenic environment
promoting unhealthy food choices in children.
Methods: This cross-sectional study investigated children’s attitudes towards TVFA by examining four well-cited
induction factors namely advertisement recognition, favourite advertisement, purchase request, and product
preference. Malaysian urban schoolchildren (7 to 12 years) of equal ethnic distribution were voluntarily recruited
(n = 402). Questionnaire administration was facilitated using a food album of 24 advertised food products.
Results: Majority of children were older (66.2 %), girls (56.7 %) with one-third either overweight or obese. TV
viewing time for weekend was greater than weekdays (4.77 ± 2.60 vs 2.35 ± 1.40 h/day) and Malay children spent
more time watching TV compared to Chinese (p < 0.001) and Indian (p < 0.05) children. Chinese children spent
significantly more time surfing the internet compared to either Malay or Indian (p < 0.01). Median score trend was
advertisement recognition > favourite advertisement and product preference > purchase request, and significantly
greater (p < 0.001) for non-core than core food advertisements. TV viewing time and ethnicity significantly influenced
all induction factors for non-core foods. After correcting for all influencing factors, ‘favourite advertisement’ (IRRfinal adj:
1.06; 95 % CI: 1.04 to 1.08), ‘purchase request’ (IRRfinal adj: 1.06; 95 % CI: 1.04 to 1.08) and ‘product preference’ (IRRfinal adj:
1.04; 95 % CI: 1.02 to 1.07) still were significantly associated with TV viewing time. For every additional hour of TV
viewing, the incidence rates increased significantly by 1.04 to 1.06 for ‘favourite advertisement’, ‘purchase request’ and
‘product preference’ related to non-core foods amongst Malay and Indian children. However, Chinese children only
demonstrated a significant association between TV viewing time and ‘favourite advertisement’ (IRRadj: 1.06; 95 % CI: 1.01
to 1.10).
Conclusion: This study highlights TVFA as a powerful medium predisposing the mind of children to non-core foods
through appealing TV commercials, promoting purchase request and generating unhealthy food preferences in early
childhood.