Exposition orale chronique à des combinaisons de pesticides via le pollen et le nectar : effet sur l'alimentation et la performance thermique des abeilles solitaires
Les abeilles domestiques et sauvages jouent toutes un rôle important dans la pollinisation et dans la stabilité de la production de nourriture. Mais aujourd'hui, surtout dans les zones d’agriculture intensives, les abeilles font face à des conditions environnementales difficiles, notamment la destruction de leur habitat, la rareté des ressources florale et la présence intensive de pesticide. La plupart des études concernant la toxicité des pesticides sur les abeilles se concentrent sur un seul pesticide lors d'une exposition à court terme, alors qu'en champs, les abeilles peuvent être en contacte avec plusieurs pesticides, qui pourraient avoir des effets additifs ou synergique, tout au long de leurs vies. Dans cette étude, des abeilles solitaires femelles (Osmia bicornis) ont été chroniquement exposé à des concentrations réalistes de myclobutanile (M) (un fongicide), d'acetamipride (A) et d'imidaclopride(I) (deux néonicotinoïdes) via du sirop et du pollen.
Des abeilles solitaires femelles ont été récupéré sous forme de cocons et séparé en 8 groupes chacun nourris avec un différents mélange de pesticide : A ; I ; M ; A+I ; A+M ; I+M ; A+I+M ; un groupe contrôle nourris sans pesticide.
Après leurs éclosions, chaque abeille à été isolé dans une cage de plexiglas et nourris avec le pollen et le sirop correspondant à son groupe durant toute sa vie. Pour déterminer la quantité de pesticide à mettre dans la nourriture, le pollen et le nectar de fleur de melon dont les champs sont traités avec ces pesticides ont été analysé et le taux de pesticide quantifié
Plusieurs mesures ont été réalisées au cours de la vie des abeilles, leurs probabilités de survie, la consommation de sirop et de pollen par jour ainsi que la consommation de sirop et de pollen par abeille, mais aussi la température thoracique et la maturation des ovaires.
L'ingestion des différents mélange de pesticides n'as eu aucun effet sur la probabilité de survie de ces dernières, ni sur la maturation de leurs ovaires.
Aucun effet de synergie n'a été observé.
Une baisse de consommation de pollen à été observé lorsque les abeilles consommaient du myclobutanil (M) mais comme c'est un fongicide, cela n'est pas pertinent pour cette controverse.
Aucune variation de consommation de pollen n'a été observé entre le groupe contrôle et les groupes consommant des pesticides.
Une baisse de la consommation de sirop et de la température thoracique à par contre été enregistrer pour les groupes consommant de l'imidacloprid (I) : I ; A+I ; I+M et A+I+M. Les muscles thoraciques étant impliqué dans la gestions de la température, cela signifie que l'imidaclopride (I) affecte l'activité musculaire.
Dans ces 4 mêmes groupes, des abeilles ont montré des signes d'apathies (peut-être due au manque d'énergie à cause de la baisse d'alimentation)
Dans cette expérience, les abeilles sont nourries avec la même dose de pesticide tous les jours, alors que dans la nature, les abeilles ne se nourrissent pas exclusivement de fleur traité aux pesticides, de plus, les traces de pesticides contenues dans le pollen et le nectar se dégrade au fil du temps, cette étude ne prend pas se paramètre en compte.
De plus, les auteurs ne s’intéressent qu'a quelques paramètres pour quantifier l'effet des néonicotinoïdes sur les abeilles.
Dans cet article, les auteurs ont choisi d'utiliser des abeilles solitaires plutôt que des bourdons ou des abeilles, car elles étaient plus faciles à étudier et à maintenir en vie isolée les unes des autres, de plus cette espèce à été nommé organisme modèle par l'"Europe food safety agency", mais elle est bien plus sensible aux pesticides que les autres espèces.
Cette étude nous montre qu'avec des concentrations réaliste, les néonicotinoïdes : acetamiprid (A) et imidaclopride n'ont pas d'effet mortel sur les abeilles, ou sur la maturation des ovaires des abeilles femelles quand ils sont uniquement ingérés par voie orale.
Néanmoins, on observe que l'imidaclopride (I) à un effet négatif sur l'alimentation, en effet les abeilles solitaires vont préférer manquer de nourriture que de manger du nectar ou du pollen contenant ce pesticide. De plus une baisse de la température thoracique à été observé chez ces mêmes abeilles.
Cependant, ces effets n'ont été observés que chez les abeilles solitaires. On sait que les abeilles mellifères ont une tendance à préférer la nourriture contenant de l'imidaclopride (I) Differential sensitivity of honey bees and bumble bees to a dietary insecticide (imidacloprid). On peut se demander si
Pesticide use is one of the main causes of pollinator declines in agricultural ecosystems. Traditionally, most laboratory studies on bee ecotoxicology test acute exposure to single compounds. However, under field conditions, bees are often chronically exposed to a variety of chemicals, with potential synergistic effects. We studied the effects of field-realistic concentrations of three pesticides measured in pollen and nectar of commercial melon fields on the solitary bee Osmia bicornis L. We orally exposed females of this species throughout their life span to 8 treatments combining two neonicotinoid insecticides (acetamiprid, imidacloprid) and a triazole fungicide (myclobutanil) via pollen and sugar syrup. We measured pollen and syrup consumption, longevity, ovary maturation and thermogenesis. Pesticide intake was three orders of magnitude higher via syrup than pollen. At the tested concentrations, no synergistic effects emerged, and we found no effects on longevity and ovary maturation. However, all treatments containing imidacloprid resulted in suppressed syrup consumption and drastic decreases in thoracic temperature and bee activity. Our results have important implications for pesticide regulation. If we had measured only lethal effects we would have wrongly concluded that the pesticide combinations containing imidacloprid were safe to O. bicornis. The incorporation of tests specifically intended to detect sublethal effects in bee risk assessment schemes should be an urgent priority. In this way, the effects of pesticide exposure on the dynamics of bee populations in agroecosystems will be better assessed.