Discrimination des parents et altruisme chez les larves d'un insecte solitaire
Chez les insectes, la discrimination entre les parents qui conduit à l'évolution de l'altruisme semble nécessiter soit une forte similitude génétique entre les individus, soit deux stades de l'évolution des sociétés d'insectes: la formation de groupes d'individus coopérants et l'interférence de la reproduction individus menant à la formation d’individus non reproducteurs. Les larves de_ Aleochara bilineata_ (Staphylinidae) se développent en tant que parasitoïdes nymphoïdes de mouche. Chez A. bilineata, les femelles ne pondent pas directement dans un hôte, mais dans des endroits susceptibles d'accueillir des hôtes. Les larves doivent ensuite rechercher un hôte. Elles sont capables de reconnaître si un hôte est déjà infecté ou non, et si celui-ci est infecté par une larve apparentée. Hypothèse: la mortalité larvaire sera plus élevée si les larves ne trouvent que des hôtes parasités par des parents et diminuera si elles trouvent des hôtes non parasités ou parasités par des non parents.
Les mouches hôtes (Delia Radicum), ainsi les souches d'A. bilineata ont été établies en laboratoire à partir d'individus récoltées sur le terrain. Les deux souches sont rafraîchies chaque année avec de nouveaux individus capturés sur le terrain provenant de la même population. Les œufs couvés ont été vérifiés quotidiennement et les larves sont restées isolées jusqu'à l'expérience. Seules les larves de premier stade âgées de moins de 24 h ont été utilisées dans les expériences. Au total, 30 couples de parents différents ont été utilisés dans ces expériences. Pour obtenir des hôtes parasités, des pupes de D. radicum ont été placé 48 dans une boîte fermé avec du sable. Une larve âgée de 0 à 24 h (apparentée ou non apparentée à la larve résidente) a ensuite été placé dans la boîte. La chrysalide a ensuite été contrôlée pour évaluer l’état de parasitisation. Seuls les hôtes parasités par les larves de premier stade ont été utilisés. Différentes modalités d'expériences ont été réalisés.
Les larves évitaient plus fréquemment les hôtes contenant un parent que les hôtes contenant un concurrent non apparenté, 74% ont concouru avec une larve résidente non apparentée plutôt qu'avec un parent. De nombreuses larves sont mortes de faim car elles n’ont pénétré aucun hôte, choisissant de mourir plutôt que de rentrer en compétition avec une larve parente. La mortalité était plus élevée lorsque l’un des deux hôtes était parasité par un membre de la famille par rapport à la situation où les deux hôtes étaient parasités par un non parent. Les expériences démontrent que le premier stade larvaire reconnaisse leurs parents, puisqu'elles parasitent préférentiellement les hôtes hébergeant une larve non apparentée. Le parasitisme chez cette espèce solitaire mène à une lutte à mort avec la larve résidente, l'évitement plus fort des parents peut être interprété comme un comportement altruiste car il est bénéfique pour le résident et représente un coût pour la larve en quête de nourriture.
Les procédures d'expérience et les méthodes choisies sont bien expliquer dans le matériel et méthodes. Toutefois, ils ont indiqués que leur prélèvement des différentes souches (mouches et larves) ont bien été réalisé au même endroits mais pas la même année, pouvant induire un biais dans l'expérience. Ils décrivent également les tests statistiques qu'ils utilisent en intégrant une distribution d'erreur dans leur modèle GLM.
Les résultats de l'article mettent en évidence chez les larves d'A. bilineata, espèce non-sociale où ni les groupes familiaux (progéniture, ou les adultes et leur progéniture) ni groupe d'individus non apparentés ne sont décrits, des comportements altruistes entre parents. La fréquence des rencontres entre les larves et les hôtes parasités par des parents serait suffisante pour expliquer ce mécanisme, conduisant à un comportement altruiste entre parents. Cet article décris la capacité de discrimination entre parents chez des larves de parasitoïdes solitaires. Les pressions évolutives expliquant l'évolution de la sélection des parents menant à un comportement altruiste sont différentes de celles invoquées chez les insectes sociaux et clonaux. Cet article nous permet de mettre en évidence des comportements altruistes chez une espèce d'invertébré parasitoïdes solitaire. Il s'inscrit dans la controverse où l'empathie n'est pas nécessaire pour observer des comportements d'altruismes.
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Kin selection theory predicts altruism between related individuals, which requires the ability to recognize kin from non-kin. In insects, kin discrimination associated with altruistic behaviour is well-known in clonal and social species but in very few solitary insects. Here, we report that the solitary larvae of a non-social insect Aleochara bilineataGyll. (Coleoptera; Staphylinidae) show kin discrimination and sibling-directed altruistic behaviour. Larvae superparasitize more frequently the hosts parasitized by non-kin individuals than those hosts parasitized by siblings. Kin discrimination probably occurs by self-referent phenotype matching, where an individual compares its own phenotype with that of a non-familiar related individual, a mechanism rarely demonstrated in animals. The label used to recognize kin from non-kin corresponds to substances contained in the plug placed on the hosts by the resident larvae during the parasitization process. Kin competition induced by a limited larval dispersion may have favoured the evolution of kin recognition in this solitary species.