Ce rapport concerne l'agro-écologie, qui n'obéit pas aux mêmes contraintes que le bio tel qu'on l'entend, et s'intéresse aux aspects économiques.
Ce rapport est très souvent cité par ceux qui présentent l'agriculture bio comme une solution pour la planète tout entière. Il est à destination de politiques, non pas de scientifiques. En plus des aspects purement nourricier, il s'intéresse également énormément aux liens entre le développement d'un pays et son agriculture.
Le rapport ne contient en lui-même aucune expérience, mais renvoie à de nombreuses études cités.
Les limites sont liées à la nature du document :
Ce dernier point me paraît important. En effet, l'agro-écologie n'interdit pas les intrants de synthèses ou autres. Elle n'interdit pas non plus l'utilisation d'OGM. Elle cherche par contre à réduire l'usage des intrants, et l'appel à des semences achetées à l'étranger du pays, pour des raisons de développement du pays. L'agro-écologie utilise pour cela un ensemble de techniques pour améliorer la qualité des sols et utiliser au maximum la flore et la faune locale. Ces techniques sont établies en faisant intervenir des scientifiques.
Le rapport pointe vers un ensemble d'études qui peuvent peut être apporter quelque chose au débat.
Le réinvestissement dans l’agriculture, suscité par la crise des prix alimentaires de 2008, est essentiel pour la réalisation concrète du droit à l’alimentation. Cela étant, dans un contexte de crise écologique, alimentaire et énergétique, la question la plus urgente aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de réinvestir dans l’agriculture, n’est pas de savoir combien mais comment. Le présent rapport étudie la manière dont les États peuvent et doivent réorienter leurs systèmes agricoles vers des modes de production hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à la réalisation progressive du droit fondamental à une alimentation suffisante. S’appuyant sur un examen approfondi des publications scientifiques qui ont vu le jour au cours des cinq dernières années, le Rapporteur spécial présente l’agroécologie comme un mode de développement agricole qui n’entretient pas seulement des liens conceptuels solides
avec le droit à l’alimentation mais qui a aussi produit des résultats avérés, permettant d’accomplir des progrès rapides dans la concrétisation de ce droit fondamental pour de nombreux groupes vulnérables dans différents pays et environnements. L’agroécologie offre en outre des avantages qui peuvent compléter ceux qui découlent de méthodes conventionnelles mieux connues comme la culture de variétés à haut rendement. De plus, elle contribue de manière importante au développement économique dans son ensemble.
Le présent rapport défend l’idée que la transposition de ces expériences à une plus grande échelle est le principal défi à relever aujourd’hui. Des politiques publiques adéquates peuvent créer des conditions propices à de tels modes de production durables. Il s’agit
notamment, en matière de dépenses publiques, de donner la priorité à l’acquisition de biens publics plutôt que de se borner à subventionner les intrants, d’investir dans les connaissances en réinvestissant dans la recherche agricole et les services de vulgarisation, d’investir dans des formes d’organisation sociale qui encouragent les partenariats, notamment la création de réseaux d’innovation reliant des fermes-écoles et des organisations d’agriculteurs, d’autonomiser les femmes et de créer un environnement macroéconomique favorable, notamment en reliant les exploitations agricoles durables à des marchés équitables.