Regarder la télévision, une cause expliquant l'augmentation de l'obésité chez les enfants aux Etats-Unis entre les années 1986 et 1990
Dès 1996, cet article constate une augmentation de la prévalence de l'obésité dans la population américaine depuis les années 60. Le développement et la démocratisation de la télévision depuis quelques dizaines d'années ne semblent pas indépendants de ce phénomène. L'obésité en tant que telle n'est pas nocive mais elle augmente le risque de contracter des maladies cardiovasculaires (diabète notamment). Les auteurs cherchent donc ici à voir si on peut établir une corrélation directe entre le temps passé devant la télévision et la tendance à l'obésité.
L'étude se concentre sur 746 enfants américains âgés de 6 à 11 ans en 1986 pour lesquels le temps passé devant la télévision (demandé en 1990) et le poids est étudié afin de voir s'il y a un lien.
L'article montre qu'il semble y avoir un lien direct entre le temps passé devant la télévision et la tendance à l'obésité des enfants observés.
L'article pose lui-même la plupart des limites dont la principale est celle-ci: il est dur, au vu des données, de savoir si le lien entre le temps passé devant la télévision est lié au fait que l'enfant n'est pas actif pendant qu'il regarde la télévision (plus l'enfant passe du temps devant la télévision, moins il est actif physiquement) ou si c'est lié aux publicités télévisuelles qui poussent l'enfant à faire des choix orientés vers une alimentation plus grasse et sucrée. L'article, sans trancher vraiment la question, semble plutôt opter pour la première option qui paraît en effet valable, en particulier pour les enfants qui regardent plus de 2 ou 5h de télévision par jour, mais des données plus précises sur la publicité manquent.
Cet article est l'un des premiers à montrer qu'il existe un lien direct entre le temps passé devant la télévision et la tendance à l'obésité chez des enfants américains. Cependant, cet article ne distingue pas entre le fait que les enfants ne sont pas actifs pendant qu'ils regardent la télévision et la manière dont la publicité peut impacter sur leur alimentation.
Background and Methods: The prevalence of obesity among children and adolescents has increased, and television viewing has been suggested as a cause. We examined the relation between hours of television viewed and the prevalence of overweight in 1990, and the incidence and remission of overweight from 1986 to 1990 in a nationally representative cohort of 746 youths aged 10 to 15 years in 1990 whose mothers were 25 to 32 years old. Overweight was defined as a body mass index higher than the 85th percentile for age and gender.
Results: We observed a strong dose-response relationship between the prevalence of overweight in 1990 and hours of television viewed. The odds of being overweight were 4.6 (95% confidence interval, 2.2 to 9.6) times greater for youth watching more than 5 hours of television per day compared with those watching for 0 to 2 hours. When adjustments were made for previous overweight (in 1986), baseline maternal overweight, socioeconomic status, household structure, ethnicity, and maternal and child aptitude test scores, results were similar (odds ratio, 5.3; 95% confidence interval, 2.3 to 12.1). We also found significant relations between television viewing and increased incidence and decreased remission of overweight during this 4-year period, adjusted for baseline covariates. The adjusted odds of incidence were 8.3 (95% confidence interval, 2.6 to 26.5) times greater for youth watching more than 5 hours of television per day compared with those watching for 0 to 2 hours. Estimates of attributable risk indicate that more 60% of overweight incidence in this population can be linked to excess television viewing time.
*Conclusion: * Television viewing affects overweight among youth, and reductions in viewing time could help prevent this increasingly common chronic health condition.