Les destins changeants des mammifères du monde
Les mammifères sont largement reconnus comme jouant un rôle clé dans de nombreuses fonctions écologiques. Des efforts de conservation sont mis en place pour les mammifères car leur diversité et leur abondance ont rapidement diminué face aux menaces telles que la perte d'habitat et la surexploitation.
La prédominance de certaines menaces, telles que la chasse, montre que des déclins se produisent même dans les zones protégées.
255 espèces de mammifères ont disparu au cours des 10 000 dernières années, dont un tiers au cours des 500 dernières années. Cela place les taux d'extinction actuels pour les mammifères bien au-dessus du taux moyen d'extinction (1,8 extinctions d'espèces/ millions d'années).
L'objectif de cet article est d'identifier de véritables changements qui affectent le risque d'extinction pour les mammifères entre 1996 et 2008 afin de calculer les changements dans l'Indice de la Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
l'UICN s'est lancée dans une entreprise ambitieuse visant à réévaluer l'état de conservation des mammifères du monde.
Cette étude, qui a duré 4 ans et a mobilisé plus de 1700 experts et couvert 5487 espèces de mammifères connues à l'époque (jusqu'en décembre 2007), a révisé l'estimation des espèces de mammifères menacées de 24 à 21% . Cependant, cette apparente «amélioration» globale de l'état de conservation des mammifères du monde au cours des 12 années entre 1996 et 2008 n'était pas réelle.
D'une part, la collecte d'une série complète de documents pour étayer les évaluations a été mise en place.
Pour chaque espèce ayant subi un véritable changement dans la catégorie de la Liste Rouge de l'UICN, nous avons enregistré le principal facteur (en utilisant le système de classification développé par Salafsky et al.) qui menace pour les espèces en déclin.
D'autres part, des évaluations de l'état de conservations ont été effectuées.
La chasse a été le principal facteur de détérioration chez 62 espèces de mammifères. 40% des espèces en voie de détérioration sont actuellement touchées par la chasse, contre seulement 11% par agriculture. Par exemple, le Saïga (Saiga tatarica) est passé du statut vulnérable en 1996 à en danger critique en 2008. Cela est dû à une baisse de plus de 95% de la population, principalement en raison du braconnage.
Dans une grande majorité, l'expansion de l'agriculture et de la chasse a été le principal facteur d'augmentation du risque d'extinction chez les mammifères.
La législation est presque seule responsable des améliorations de la conservation comme dans le cas des chauves-souris frugivores. Les populations ont subi des déclins drastiques dans les années 1980, en raison de la chasse commerciale. L'espèce a été inscrite à l'annexe A de la Convention sur le commerce international de la faune et de la flore (CITES) en 1990 et depuis, l'état de conservation de l'espèce semble s'être stabilisé.
La récolte des données n'est pas exposée, on ne peut donc pas juger de la pertinences des résultats.
La chasse apparaît comme un réel facteur augmentant les risques d'extinctions.
A recent complete assessment of the conservation status of 5487 mammal species demonstrated that at least one-fifth are at risk of extinction in the wild. We retrospectively identified genuine changes in extinction risk for mammals between 1996 and 2008 to calculate changes in the International Union for Conservation of Nature (IUCN) Red List Index (RLI). Species-level trends in the conservation status of mammalian diversity reveal that extinction risk in large-bodied species is increasing, and that the rate of deterioration has been most accelerated in the Indomalayan and Australasian realms. Expanding agriculture and hunting have been the main drivers of increased extinction risk in mammals. Site-based protection and management, legislation, and captive-breeding and reintroduction programmes have led to improvements in 24 species. We contextualize these changes, and explain why both deteriorations and improvements may be under-reported. Although this study highlights where conservation actions are leading to improvements, it fails to account for instances where conservation has prevented further deteriorations in the status of the world's mammals. The continued utility of the RLI is dependent on sustained investment to ensure repeated assessments of mammals over time and to facilitate future calculations of the RLI and measurement against global targets.