Titre de la méta-analyse

Le rôle de l'écotourisme dans la conservation : panacée ou boîte de Pandor ?

Introduction à la méta-analyse

L'écotourisme, forme de tourisme basé sur la nature, fait aujourd'hui le "buzz" chez les biologistes de la conservation. Son succès est largement attribué au développement durable et à son lien avec la conservation des ressources. Il est vu comme un remède pour la biodiversité. Pour que l'écotourisme soit durable quatre critères ont été suggérés : fréquentation, finance, écologie, économie. Les études pour discerner les aspects positifs et négatifs de l'écotourisme sur la biodiversité sont cependant difficiles à analyser. Ainsi cette méta-analyse a pour but de répondre aux questions suivantes :

  1. Comment sont réparties les études sur l’écotourisme et leur distribution correspond t-elle à celle de la biodiversité ?
  2. Quelles sont les variables influençant la durabilité ?
  3. Quels sont les principaux effets positifs et négatifs ?
Expériences de la méta-analyse

Les données sont issues de recherches de mots clés sur WOK et n'inclut que 251 études de cas orientés sur l'aspect biodiversité. Il a ensuite analysé les études et leur distribution entre les continents, les habitats, les méthodes d'investigation, l'engagement des communautés et les espèces porte-drapeau avec des analyses multivariées.

Résultats de la méta-analyse

Concernant la distribution des études de cas sur l'écotourisme dans le temps, l'espèce et selon les espèces on note plus d'études sur les conséquences (74.9%) que sur des propositions (25.1%). On a également une forte corrélation entre le temps et le nombre d'études publiées. Cela révèle donc une tendance croissante pour les études de cas sur les conséquences de l'écotourisme. Dans l'espace, les études sont nombreuses au Costa Rica en premier puis les lieux présentant des forêts tropicales (35% du total), des savanes ou le littoral. Pour la relation spatiale, la corrélation études-aires est faible car de nombreux pays ne sont pas étudiés (Russie, Antarctique). Les études sur des espèces porte-drapeau représentent 27% de l'analyse. Pour l'endémisme et les espèces porte drapeau, il y a plus d'études en Afrique ou en Australie, car il y a plus d'espèces porte-drapeau avec un focus mondial sur les oiseaux (2%). La durabilité des sites d'écotourisme est fortement corrélée au espèces charismatiques.

Rigueur de la méta-analyse

L'analyse des études de cas se veut très pertinente avec un classement des auteurs, leur background, les variables et modalités utilisées, les espèces utilisées ainsi que la méthode d'investigation. Le nombre de données utilisées est également très important, et les détails issus des analyses fournissent de précieuse informations. Il n'existe pas de conflits d'intérêt dans ce méta-analyse.

Ce que cette méta-analyse apporte au débat

Cette méta-analyse renforce l'idée que les espèces porte-drapeau sont très utilisées pour la mise en place de sites d'écotourisme.En impliquant des mesures de conservation à certaines espèces on ne favorise pas l'ensemble de la biodiversité. Même si les espèces porte-drapeau semble être corrélées avec la durabilité des sites d'écotourisme, l'impact de l'écotourisme n'en est pas moins négatif. Les impacts positifs sont la protection et conservation des espèces porte-drapeau, en particulier à fine échelle et avec le soutien des populations locales. Cette méta-analyse nous montre quand même les effets négatifs de l'écotourisme avec particulièrement un nombre de touristes trop importants. Des mesures de gestions du nombre de touristes sont donc essentielles.

Figure
Légende :

Principaux effets négatifs et positifs des projets d'écotourisme et les raisons qui peuvent conduire à le succès ou l'échec d'un projet (Krüger, 2005).

Publiée il y a plus de 5 ans par M. Varoux et N. Zeballos.
Dernière modification il y a plus de 5 ans.
Méta-analyse : The role of ecotourism in conservation: panacea or Pandora’s box?
  • 1
  • Auteurs
    Oliver Krüger
  • Année de publication
    2005
  • Journal
    Biodiversity and Conservation
  • Abstract (dans sa langue originale)

    Does ecotourism contribute towards conservation of threatened species and habitats or is it just a marketing ploy of the tourism industry? Using 251 case studies on ecotourism from the literature, I looked at the distribution of case studies over continents, habitats and flagship species types and what factors influenced whether an ecotourism regime was perceived as ecologically sustainable by authors. Over 50% of ecotourism case studies were reported from Africa and Central America. The overall distribution of ecotourism case studies did not reflect vertebrate endemism, nor overall tourism distribution in terms of tourist numbers and receipts. There were significant differences between continents and habitats with regard to the proportion of sustainable case studies: ecotourism is perceived to be less sustainable in South America and Asia, and in island and mountain habitats. The type of flagship species also influenced whether ecotourism was classified as sustainable or not: ecotourism with no flagship species was rarely classified as sustainable while charismatic bird and mammal species were associated with a higher probability of sustainability. In a multivariate analysis, flagship species type and local community involvement were important predictors of sustainability in ecotourism. Detailed a priori planning, local involvement and control measures were perceived by authors of case studies to increase the success of ecotourism in conservation. They also perceived that ecotourism can only be an effective conservation tool under certain conditions. If these are met, the evidence indicates that ecotourism can make a contribution to conservation.

  • Identifiant unique
    10.1007/s10531-004-3917-4
  • Accéder à la référence
  • Apparait dans la controverse
    L'écotourisme : remède ou poison pour la biodiversité?
  • Comment les contributeurs jugent la qualité scientifique de cette référence :

    0
    0
    0
    0
    1
  • L'écotourisme : remède ou poison pour la biodiversité? Remède ou Poison
    0
    1
    0
    0
    0