Cette recherche étudie la mise en exposition de la thématique du déclin des abeilles sauvages au sein du volet médiation du projet de recherche UrbanBees. Ce projet étudie l'hypothèse de l'espace urbain comme zone refuge pour les abeilles sauvages. Il a la particularité d'être adossé à une vaste opération de médiation qui associe des acteurs d'horizons variés (chercheurs, militants associatifs, médiateurs culturels) positionnés différemment sur la thématique concernée. Le déclin des abeilles sauvages constitue à l'heure actuelle ce qu'il est convenu d'appeler une question scientifique socialement vive (QSSV). Elle repose sur quatre dimensions étroitement liées : l'existence même du déclin, ses conséquences et causes potentielles, ainsi que les solutions pour y remédier.
Notre étude vise à caractériser la nature de la prise en charge de cette QSSV dans l'exposition et les formes de médiation auxquelles ont recours les acteurs engagés dans sa conception. Les résultats obtenus montrent que la vivacité de la QSSV n'apparait que très ponctuellement et d'une façon relativement consensuelle, orientée par les finalités du projet. En revanche, l'étude de la conception de cette exposition révèle des oppositions marquées, en particulier entre les deux acteurs scientifiques. Les différends sont cependant résolus par les médiateurs qui recentrent le propos sur les points d'accord (les solutions portées par le projet) et le concept fédérateur de Nature en ville. Cela nous conduit à définir les spécificités du média exposition dans le traitement des QSSV par rapport à des dispositifs de médiation visant la participation des publics et à interroger les modes de production qui leurs sont associés