L’un des articles[1] pose des problèmes de définition scientifique : qu’est-ce que c’est que la bonne humeur ? comment la mesure-t-on ? qu’est-ce qu’un échantillon représentatif ? comment le sélectionner ? peut-il être très petit (19 personnes) ? Du coup, son intérêt va au-delà de ce qu’il affiche comme résultats.
Trois autres articles parlent de café et de diverses pathologies : cancer du poumon, cirrhose, maladie d’Alzheimer.
Dans le premier[2], une étude épidémiologique sur un grand échantillon montre que boire du café régulièrement n’a pas d’effet sur le cancer du poumon. Notons toutefois qu’ils ont éliminé en cours de route les morts, ceux qui ont sombré dans le mutisme et les grincheux, ce qui pourrait atténuer la représentativité de l’échantillon qui, rappelons-le, est constitué de français.
Dans le second[3] les auteurs découvrent que le café contient une substance inhibitrice de la cirrhose sans l’identifier, il n’y a donc aucun apport en termes de santé au sens scientifique dans leur publication. Mais éventuellement dans un sens empirique et pratique, ce qui est déjà pas mal. Pour la cirrhose alcoolique, on est carrément hors des clous de la santé publique, puisque, par le jeu des associations fortes, on devrait conseiller aux alcooliques de fumer !
La troisième étude[4] apporte indéniablement une compréhension de phénomènes au niveau cellulaire mais est bien loin d’établir une relation avec la maladie d’Alzheimer et encore moins avec une perspective curative.
Les auteurs des articles cités sont consciencieux et affichent les limites de leurs travaux scientifiques. Cette petite série montre bien les limites de différentes démarches et les précautions à prendre avant de sauter hâtivement à une conclusion, surtout dans un domaine aussi sensible pour le public que la santé. A mettre en contraste avec un article sensationnaliste du Huffington Post (Renee Jacques, 21/10/2013 : 11 raisons de boire un café tous les jours) où l’on décèle bien le raccourci, l’approximation et la sur-interprétation.
En l'état, il est difficile de statuer clairement sur les effets bénéfiques du café. Peut-être existent-ils, mais les études présentées ne permettent pas de les mettre en evidence.
Alors, en attendant une autre contribution scientifique, buvons un verre (ou une tasse) à la santé des chercheurs !