La génétique humaine a connu un essor fulgurant ces dix dernières années, notamment grâce au séquençage à haut débit. Cette avancée majeure a entrainé l’apparition d’offres commerciales aux États-Unis proposant l’accès à des tests génétiques dit « en vente libre » ou « en accès libre », à des buts de dépistage et de diagnostic. Ce dynamisme commercial doublé d’un engouement de la société nous pousse à nous demander si ces tests sont réellement susceptibles d’améliorer la santé humaine.

L’ensemble de cette étude tend à prouver que les tests génétiques en vente libre sont pour le moment loin d’être bien établis. Outre leur manque de fiabilité clinique[1][2][3], il n’est pas clairement démontré que ces tests aient un impact positif sur les consommateurs[4][5].

Cependant, ils offrent de nombreuses perspectives dans le domaine médical en terme de prévention et de diagnostic, comme le suggèrent certains auteurs[6]. Bien que ces tests doivent être encadrés, avec du personnel qualifié et formé, il serait possible de les utiliser à condition d’y apporter la meilleure interprétation possible[5].

La médiatisation de ce phénomène prend une part importante dans la vente de ces tests (Vidéo publicitaire pour les tests génétiques vendus par l'entreprise américaine 23andMe, en anglais). Cela pousse les États-Unis et certains pays de l’Union Européenne à prendre les devants et à sérieusement considérer l’impact de la génétique sur notre société [7]. Ainsi, le Conseil de l’Europe, pour qui la génétique humaine devient « un secteur hautement dynamique » se concentre sur les questions éthiques et juridiques soulevées par ces applications. Il a établi de ce fait le « Protocole additionnel sur les tests génétiques à des fins médicales » (Lien vers le téléchargement du Protocole additionnel sur les tests génétiques à des fins médicales) qui couvre la « protection de la vie privée », le « droit à l’information » et « pour la première fois au niveau international, traite des tests génétiques an accès libre pour lesquels une offre commerciale pourrait se développer à l’avenir » (Lien vers le site officiel du Conseil de l'Europe, section "Génétique").

L’enjeu actuel reste alors de savoir si d’autres domaines d’applications peuvent être couverts par ces tests comme celui des assurances par exemple. Cependant, cela soulève le problème de la confidentialité et de l’apport bénéfique de cette avancée non plus au niveau médical mais social.

Publiée il y a plus de 8 ans par allan.
Dernière modification il y a plus de 4 ans.

Cette synthèse se base sur 7 références.